Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 776
Auteur: BICHSEL David
Année: Janvier 2010
Titre: Des friches urbaines aux quartiers résidentiels. Pour un retour en ville?
Sous la direction de: Prof. Antonio Da Cunha
Type: Mémoire de master en géographie
Pages: 93
Complément: 14 pages d\\'annexes paginées
Fichier PDF: PDF  Mémoire [3.3 Mo]
Mots-clés: friche / renouvellement urbain / reconversion / densification / logements / aspirations résidentielles / stratégies résidentielles / retour en ville / Aire de l\\'Usine à Gaz / Aire Renfer
Résumé: Après avoir perdu des habitants pendant plusieurs décennies, les villes-centres retrouvent depuis le début du millénaire des soldes migratoires positifs. Selon les spécialistes, ce renversement de tendance serait la conséquence d’un mouvement de retour en ville, un phénomène qui aurait pris forme sous l’effet conjugué de la politique fédérale d’aménagement du territoire, de l’existence d’une demande latente pour les localisations centrales, des stratégies municipales et de la reprise des investissements immobiliers. Partant de ces constats, la présente étude s’interroge sur le rôle joué par les friches dans cette nouvelle dynamique. Existe-t-il un lien de cause à effets entre leur réutilisation et le regain d’attractivité des villes-centres ? Est-ce que l’offre immobilière réalisée sur ces quartiers a su convaincre les ménages des couronnes périphériques à revenir en ville ? Si oui, qui sont ces derniers et pourquoi ont-ils choisi de s’installer sur ces sites ? Ce travail essaie de répondre à ces questions en prenant pour périmètre d’étude des anciens sites en friche de Bienne : l’Aire Renfer et l’Aire de l’Usine à Gaz. Sur la base des sondages qui ont été menés dans ces quartiers, il montre que la proportion de ménages originaires de la périphérie y est très faible et que l’exode urbain reste une tendance dominante au sein des espaces urbains. Aucun mouvement de retour en ville n’a lieu, les friches attirant surtout des citadins déjà établis dans la commune. Leur reconversion provoque un processus de relocalisation centrale qui tend à limiter les départs vers la périphérie, en répondant à des demandes que les ménages de la ville-centre n’avaient jusque-là jamais pu satisfaire (vastes logements lumineux, possibilité d’accéder à la propriété en ville, etc.). Les rares retours recensés sont l’œuvre de seniors de plus de 80 ans, vivant dans une villa du suburbain qu’ils ne sont plus capables d’entretenir. La recherche d’une assistance médicale et d’une plus grande proximité des services urbains les incitent à revenir au centre des agglomérations. Mais leur nombre est très limité. Si des nouveaux contribuables sont recensés dans les villes, ils proviennent surtout de régions rurales et d’agglomérations voisines, démontrant ainsi que le terme « retour en ville » n’est pas adapté à la situation suisse.