| Résumé: |
L’Arc lémanique est une métropole, notamment du fait de sa bonne intégration dans les réseaux mondiaux. Il est aujourd’hui victime de son succès, au moins au niveau des infrastructures et du logement, dont l’aménagement n’a pas été à la hauteur de la forte attractivité de la région.
Ainsi, trouver un logement est devenu un défi en soi. Avec un taux de vacance de 0.2%, chacun peine à se loger. Les classes moyennes sont les grandes perdantes de cette course effrénée, puisqu’elles n’ont pas accès aux aides publiques et n’ont pas les moyens de répondre à l’offre actuelle. Reste qu’elles sont majoritaires et contribuent au bien-être de la région.
Nombreuses sont les causes à cet état de fait. On subit les conséquences de la crise des années 1990, puisque, durant une dizaine d’années, on n’a vu que très peu d’objets se construire. Dès le début du 21e siècle, la reprise a été forte, certes, mais moins forte que la demande et que la concurrence. Les prix ont alors rapidement grimpé, exerçant une logique ségrégative poussant les classes moyennes à s’établir plus loin. On a vu progressivement apparaître une forme de gentrification à une échelle tout à fait spéciale.
Le modèle de production de logement actuel, en mains du libre marché, ne semble pas répondre aux attentes de la demande, en nombre comme dans la typologie des objets. Il est alors de la responsabilité de l’État de prêter assistance à ceux qui ne peuvent se loger. Un positionnement politique et stratégique ferme doit être légalisé afin notamment de contraindre les communes – responsables de l’aménagement du territoire – à prendre des mesures. Des solutions existent, mais nécessitent d’abandonner le laisser-faire. L’organisation de l’aménagement du territoire en Suisse doit être repensée, puisque ses failles sont aussi responsables de la pénurie actuelle. |