Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 838
Auteur: SCHIKORSKI Johannes
Année: Août 2012
Titre: Le concept de cité-jardin et son application en Suisse romande: analyse de deux quartiers réalisés à Genève et à Lausanne
Sous la direction de: Prof. Antonio Da Cunha
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 63
Complément: 2 pages d'annexes paginées (résumés et mots-clés)
Remarques: Je m'excuse du grand nombre de mots-clés. Ils me paraissent tous pertinents. Ces mots-clés et les deux résumés figurent dans les deux dernières pages de mon mémoire. Je m'excuse si je ne respecte pas toutes vos exigences concernant le vocabulaire RERO et la limitation du nombre de caractères pour les résumés. En tout cas, c'est sous cette forme que j'ai rendu mon mémoire à la Faculté des lettres et qu'il a recu sa validation par mon directeur M. Da Cunha.
Mots-clés: \"cité-jardin / cité-jardin de l’avenue d’Aïre / cité-jardin de Prélaz / cité patronale / coopérative d’habitation / densité urbaine / Ebenezer Howard / espaces verts collectifs / extension urbaine / habitat ouvrier / jardin de devant / jardin de derrière / jardin potager / jardin privatif / Le Logis / Letchworth Garden City / morphologie urbaine / quartier-jardin / SCHG / SCHL / suburbanisation / ville nouvelle / ville-satellite / Welwyn Garden City\".
Résumé: Les cités-jardins de l’Avenue d’Aïre à Genève et de Prélaz à Lausanne soulèvent la question du degré de conformité dans l’application du concept de cité-jardin avec sa version originale que Ebenezer Howard fit connaître à travers la publication de son livre To-morrow : a Peaceful Path to Real Reform en 1898, puis la réédition de ce dernier en 1902 sous le titre Garden-Cities of To-morrow. Il est frappant de constater que la ville idéale baptisée Cité-Jardin dépasse la signification d’un enjeu urbanistique pour devenir un véritable projet de société. L’intérêt de l’auteur pour l’urbanisme est né de sa prise de conscience d’un dysfonctionnement de la société. Howard appartient à la génération des personnes nées au milieu du 19ème siècle qui ont vécu la transformation radicale de la vie urbaine induite par l’industrialisation. Dans sa ville natale de Londres, il était aux premières loges pour observer les conditions de vie déplorables des ouvriers. La Cité-Jardin constitue une réponse aux taudis, un terme récurrent qu’il utilise dans son ouvrage. Sous cette forme la plus critique imaginable, l’habitat ouvrier existait à Londres comme dans les autres grandes villes industrielles. En remplaçant les taudis par des villes nouvelles offrant de saines conditions de vie, Howard adopte la posture d’un réformateur social. Il s’agit d’inventer un modèle d’expansion urbaine pour agir contre la spéculation foncière et son corollaire, la suburbanisation. Les éléments clés du concept de Cité-Jardin qui permettent d’atteindre cet objectif sont la ceinture rurale et la propriété collective du sol. La grande originalité de l’approche de Howard réside à mon avis dans la conception d’une voie intermédiaire entre le socialisme/communisme et l’individualisme en tant que deux idéologies opposées. Ainsi, Cité-Jardin recouvre presque la signification de la polis grecque : une ville autonome autant sur le plan économique que sur le plan de l’organisation sociale. Les cités-jardins de Genève et de Lausanne s’inscrivent dans une approche dérivée du concept original inventé par Howard. À défaut de remplir ses exigences essentielles, notamment la séparation physique avec la ville-mère, ces entités urbaines devraient plutôt s’appeler quartiers-jardins. Dès lors, une confusion terminologique devait théoriquement régner depuis les années 1920, époque où l’application erronée du modèle de la cité-jardin fut à son apogée et où se situe également la construction des quartiers d’Aïre et de Prélaz. Le terme de cité-jardin survécut à la réinterprétation des idées de Howard grâce à un abus de langage. Mais il ne fait pas trop s’en étonner ou critiquer ce détournement de sens, à cause de l’impression utopique qui se dégage du concept dans sa version originale.