Résumé: |
Face aux profondes mutations sociales, économiques, environnementales et politiques auxquelles la ville fait face aujourd’hui, nous avons choisi de nous pencher particulièrement sur un élément qui participe actuellement à la fragmentation sociale et spatiale de son territoire. Nés d’une idéologie néolibérale, les quartiers fermés et sécurisés connaissent un succès sans précédent. Si au départ ce phénomène a connu une croissance fulgurante sur le continent américain, aujourd’hui il a bel et bien fait son apparition en Europe. L’essor que connait alors ce modèle résidentiel suscite l’intérêt de nombreux acteurs et notamment sur les conséquences qu’il pourrait susciter à long terme. En effet, les études effectuées sur la question ont jusqu’à maintenant mis en évidence les tendances à la ségrégation socio-spatiale, à l’exclusion, à la fragmentation du territoire et à l’absence de mixité sociale que provoquerait ce type d’habitat.
Partant de ce constat, ce travail a pour but d’identifier dans quelles mesures les conséquences d’un tel habitat peuvent se reproduire sur un territoire comme la Suisse. En effet, depuis peu la fermeture résidentielle a bel et bien traversé nos frontières. Ainsi, cette étude cherche à découvrir, si dans un territoire comme la Suisse où la taille de ces quartiers reste encore de faible ampleur, les résidents adoptent d’éventuelles pratiques qui sont socialement et spatialement ségrégatives en-dehors de leur lieu de résidence et si celles-ci sont en lien avec le fait d’habiter un quartier fermé et sécurisé. Proche des spécificités de ce type d’habitat, le domaine de Jolimont à Saint-Légier a été choisi comme terrain d’analyse de cette recherche.
|