Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 921
Auteur: MOLINARI Davide
Année: Septembre 2014
Titre: L’hétérogénéité du paysage dans la côte Est de Madagascar: Miroir des stratégies de subsistance paysannes
Sous la direction de: Prof. Valérie Boisvert
Type: Mémoire de master en géographie
Pages: 120
Complément: 19 pages d'annexes paginées
Mots-clés: Madagascar/ stratégie de subsistance / capitaux de subsistance / ménages ruraux / diversification / utilisation des terres / vulnérabilité
Résumé: Madagascar, doté d’une richesse extraordinaire en termes naturelles de biodiversité et de paysage, résulte paradoxalement un des pays les plus pauvres du monde. La vision des intellectuels est celle que la pauvreté est plus marquée en milieu rural. En effet, pas moins de trois habitants sur quatre vit dans les zones rurales dans le pays. Comme tel, la vie de tous les jours dépend de l’utilisation des ressources naturelles (Wild Madagascar, 2012). Face à des opportunités fortement limités pour sortir de la pauvreté, la plupart des habitants doit vivre de la terre, de ses produits ainsi que des ressources qu’ils disposent. Pour répondre à l’accroissement des besoins les ressources naturelles sont mises sous ultérieure pression menaçant ainsi les dernières surfaces forestières. Toutefois, les rendements agricoles sont ainsi mises en péril par l’incertitude des événements climatiques, du marché, de l’environnement social et aussi par les actions gouvernementales (Ellis, F. 1998). Ce n’est pas surprenant, donc, que le gouvernement malgache sous l’incitation internationale ait suivi une stratégie de conservation mettant de vastes aires forestières sous tutelle des acteurs de conservation et en même temps pénalisant les subsistances paysannes. Beaucoup des interventions des ONG locales et internationales qui opèrent dans le pays se sont focalisés sur le milieu rural. Cependant, la situation n’a pas amélioré et la pauvreté a augmenté, complice d’un contexte national politique et économique bouleversé. Les ménages ruraux sont parmi ceux qui ont été ciblés par une pauvreté qui n’a pas cessé de s’accentuer. Ceci est dû d’un part aux précaires conditions économiques, sociales et naturelles dans lesquels reversent les habitants du milieu rural. De l’autre, le rapport de force entre la population rurale et les principaux acteurs qui détiennent la plupart des propriétés des biens de production comme les terres cultivables, alimentent la pauvreté en créant des disparités dans les moyens de subsistance, des inégalités d’accès à la terre cultivable ainsi que par un changement climatique de la région d’étude. En effet, la baie d’Antongil et la côte orientale en général est connue comme la porte d’entrée des aléas climatiques tels que les cyclones, les inondations ou la sécheresse qui s’interposent à la production agricole des paysans. Comme résultat, les ménages s’engagent en différentes mécanismes d’adaptation comme stratégie de subsistance. Au cours des années les différentes activités agricoles et non agricoles ont modelé le territoire et les communautés locales qui l’habitent représentent une composante inaliénable du territoire même. Pourtant, la protection de l’environnement et du paysage se coupent avec le développement rural, la qualité de vie et le contexte socio-économique des communautés forestières. Le paysage joue le rôle de révélateur de ces stratégies de diversification à travers l’utilisation des terres paysannes. Toutefois, l’intensité des dynamiques qui ont lieu dans les zones rurales varient entre les différentes zones. Cela se traduit par une diversité de contraintes ainsi que de réponses différentes de part des paysans. Cet étude se base sur des villages ruraux des districts de Maroantsetra et de Mananara-Nord, s’associant à la littérature des paysages et à l’approche des stratégies de subsistance en vogue au cours des années 2000 pour représenter les mécanismes de diversification à l’échelle des paysages et de leur variété autour de la baie d’Antongil. Pour ce faire, deux méthodes participatives (PRA) et les données des enquêtes par questionnaire collectés auprès de 288 ménages des districts de Maroantsetra et Mananara-Nord ont été utilisés. Dans ce travail la typologie des paysages montre l’influence de la multitude des facteurs (climatiques, sociales, économiques et politiques) qu’influencent de manière différente les stratégies des ménages en fonction de ce que le paysage offre comme opportunités de subsistance. Ce mécanisme d’adaptation à comporté à la diversification des méthodes de culture et à l’ajoute d’activités hors-agricoles pour répondre à la dégradation des terres cultivables. Ce mémoire est structuré en deux chapitres: le premier chapitre est composé par plusieurs sections: la première présente la région d’étude et les villages qui forment la typologie du paysage agricole de culture sur brûlis et de culture irriguée. Le contexte régional des dynamiques des subsistances et ses spécificités autour de la baie d’Antongil font partie de la deuxième section. La section trois montre la définition des concepts théoriques attribués à ce travail pour expliquer les moyens de subsistance paysannes. Ainsi ce travail montre le rôle des capitaux attribuables aux ménages pour adopter des stratégies de subsistance en relation à la diversité du paysage. D’abord seront présentés les moyens de subsistance et l’approche de l’étude développé par la coopération britannique qui était en vogue au cours des années 1990 jusqu’aux années 2009. Suit une définition et une description du terme livelihoods, de la variété des capitaux disponibles aux paysans et de leur relative importance pour entreprendre des activités et pour construire leurs subsistances. Seront alors définies la dimension spatiale du ménage pour mieux comprendre les stratégies d’adaptation paysannes et ce que le paysage montre au sein des livelihood locaux. Finalement, la question de recherche et le but du travail seront montrées, alors que la méthodologie participative utilisé lors du terrain conclue la section théorique. Ensuite, la section quatre s’apprête à présenter un aperçu général sur la géographie du pays et de la région d’étude en milieu naturel et humain, expliquant le contexte économique à une échelle plus grande et montrant les dynamiques des utilisations des terres dans un contexte de conservation de la forêt ainsi que le contexte culturel du pays, qui joue un rôle important dans les pratiques paysannes. Le chapitre deux est séparé en deux sous-parties: une première partie montre les résultats des données collectés présentant initialement les pratiques et la trajectoire qui ont abouti à transformer le paysage actuel, suivi par les principales contraintes naturelles et écologiques de l’utilisation des ressources de la pratique rizicole, des contraintes sociales et politiques pour ce qui concerne l’accès aux terres paysanne et économiques pour l’effet sur l’entretien des cultures de rente qu’influencent l’utilisation et les stratégies. Suit la discussion qui analyse les résultats obtenus et se conclut avec un aperçu sur la perspective des études à l’échelle du paysage