| Résumé: |
Les petites villes sont étrangement absentes de la littérature scientifique consacrée au développement urbain dans les pays du Sud. Néanmoins, plus de 50% de la population urbaine mondiale réside aujourd’hui dans des villes de moins de 500 000 habitants. Ces villes ont un rôle considérable à jouer dans l’accomplissement des agendas brun et vert du développement durable. Le mémoire, s’inscrivant dans la tradition anglophone de la urban political ecology, s’intéresse aux enjeux de l’agenda vert et de l’agenda brun dans une petite ville indienne du Gujarat : Amreli. Cette ville, à la différence des métropoles telles que Delhi ou Mumbai, présente les caractéristiques de la ville indienne « ordinaire » et en tant que telle, est caractérisée par des processus de développement urbain très différents de ceux des grandes villes. Le mémoire examine dans un premier temps l'accès des populations urbaines défavorisées aux aménités environnementales de cette ville. A travers l’approche d’Amartya Sen dite des « entitlements », l’accès des urbains pauvres à l'eau, aux systèmes d'assainissement et de gestion des déchets solides ainsi qu'aux parcs et aux points d'eau urbains sont ainsi étudiés. Dans un second et un troisième temps, l’analyse se déplace de la situation observable aux processus socio-politiques locaux, régionaux et nationaux qui sous-tendent la gouvernance environnementale d'Amreli. Notamment, l’influence des politiques néolibérales qui essaiment en Inde depuis les années 1990 est étudiée. En s’appuyant abondamment sur les travaux de Michel Foucault sur la gouvernementalité, le mémoire décrypte ainsi les rapports de force existant entre les populations défavorisées et l’Etat, ainsi que les rapports de force existant au sein de la société entre les différentes couches sociales. |
Mémoire [11 Mo]