Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 4
Auteur: HIRT Léon
Année: Janvier 2018
Titre: Entre finitude et infinitude : le paradoxe de l’ingénierie climatique. Une réflexion anthropologique et éthique
Sous la direction de: Prof. Christian Arnsperger et Dr Gérald Hess
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 105
Complément:
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Mots-clés:
Résumé: Face aux carences politiques sur le dossier climatique, la géo-ingénierie prend une place toujours plus importante dans les débats. Il s’agit d’approches techniques visant à contrer les effets d’un changement climatique dangereux d’origine anthropique. Dans la première partie de ce mémoire, nous défendons l’idée d’employer la dénomination « ingénierie climatique », plus précise et moins ambiguë, et nous proposons également de redéfinir la géo-ingénierie en y intégrant la dimension humaine ainsi que et trois critères qualitatifs pour classer les mesures de lutte contre le changement climatique. En nous basant sur les travaux de Boucher et al. (2014) nous distinguons ainsi six catégories des mesures: la réduction anthropique des émissions de CO2, l’élimination des émissions de CO2 avec une interaction humain-nature dominante ou interaction technologie-nature dominante, les mesures d’adaptation contextuelles ou technologiques, et l’ingénierie climatique. Dans la seconde partie, nous proposons une réflexion sur les fondements anthropologiques et éthiques du « paradoxe de l’ingénierie climatique », c’est-à-dire l’existence conjointe d’une perception de la finitude – les limites naturelles biosphériques – et de ce que nous appelons un « esprit infini » – qui fait fi des limites, teinté de peur et d’excitation. Le paradoxe résulte d’une position d’extériorité de l’humain vis-à-vis de la nature et d’un réductionnisme scientifique. Pour envisager d’autres voies que celles de la technologie – ce qui nous semble fondamental à l’aune des débats sur l’Anthropocène – nous défendons l’idée de la nécessité d’une nouvelle anthropologie – que nous suggérons de nommer anthropologie de l’acceptation. Elle permettrait d’appréhender le paradoxe de l’ingénierie climatique par une réforme épistémologique (science de la découverte) cherchant à reconsidérer le rôle et la posture de l’humain dans la nature.