Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 14
Auteur: MUSCHIETTI Coralie
Année: Septembre 2018
Titre: De la nécessité de ré-outiller notre alimentation moderne : une lecture illichienne du système alimentaire industriel
Sous la direction de: Dr Sophie Swaton et Prof. Dominique Bourg
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 104
Complément: 27 pages d'annexes paginées (documents de travail: graphiques, tableaux d'analyse)
Mots-clés: Système alimentaire industriel / contre-productivité / Ivan Illich / Némésis alimentaire / monopole radical / autonomie / hétéronomie / convivialité
Résumé: Ce travail questionne l’efficacité et la pertinence du système alimentaire industriel et son mode de production, à travers les thèses d’Ivan Illich (1926-2002). A l’aide de concepts très aboutis, l'auteur décrit de quelle manière les outils peuvent devenir contre-productifs à un moment dans leur déploiement. En appliquant ces concepts illichiens au cas du système alimentaire industriel, cette recherche répond à la problématique suivante: En quoi notre système alimentaire industriel est-il sujet à la contre-productivité telle que le conçoit Illich dans sa critique de la société industrielle et technique ? Les résultats obtenus révèlent le visage de la Némésis alimentaire, soit un risque de contre-productivité qui se manifeste au niveau technique, sociale et culturel. La Némésis alimentaire est représentée par un ensemble de cercles vicieux qui verrouille l’individu et l’ampute de son autonomie. Réduit au statut de consommateur, il doit finalement répondre au besoin de croissance du système en laissant de côté ses propres besoins nutritionnels. La contre-productivité appliquée au cas du système alimentaire nous informe de deux choses. D’abord, les stratégies de responsabilisation du consommateur seront inéfficace dans un système qui tend à l’amputer de son autonomie. Ensuite, bien que les effets contre-productifs du système alimentaire industriels progressent à tous les niveaux, ils font face à des résistances au niveau social et culturel, qui sont certainement propre au cas de l’alimentation. Ces résistances ouvrent des voies possibles pour une transistion vers un paradigme post-industriel et pour réoutiller notre alimentation moderne.