| Résumé: |
Cette étude a pour objectif d’interroger l’« écotouristicité » des pratiques touristiques effectuées dans le massif d’Anaga et de voir dans quelle mesure elles font de Tenerife, île massifiée, un système touristique plus « durable ». Une définition de l’écotourisme formée de cinq principes et un rapport récent sur la situation actuelle de ce type de tourisme pratiqué à Tenerife sont utilisés pour repérer les activités pouvant être pratiquées écotouristiquement. La théorie de l’acteur-réseau (ANT) sert à identifier les actants constituant les pratiques considérées comme écotouristiques. En particulier, le principe de symétrie, lequel traite les entités humaines et non-humaines avec le même niveau d’analyse car il apparaît fondamental d’intégrer à l’étude de l’écotourisme les espèces végétales et animales, les objets et les artefacts, ainsi que les individus car ils sont indispensables dans le déroulement des pratiques considérées comme écotouristiques. Le concept de controverse est aussi mobilisé. Il permet la reconstitution du réseau d’actants et des liens qu’ils entretiennent dans le système touristique de Tenerife. De plus, il permet d’observer les faits posant problème à propos de l’essor des pratiques touristiques réputées durable au côté du modèle balnéaire de masse. Cinq techniques d’enquête : des entretiens semi-directifs, de l’observation participante, la lecture exhaustive de rapports et d’ouvrages sur l’écotourisme à Tenerife et dans le massif d’Anaga, le dépouillement de journaux locaux et la présence à des conférences sur des activités considérées comme écotouristiques ont permis d’identifier et de décrire les controverses dans lesquelles les actants se regroupent et s’organisent afin de les stabiliser. De l’étude, il en ressort que le réseau des pratiques écotouristiques est composé d’un collectif d’actants hétérogènes (individus, objets, espèces animales et végétales, informations et médias). Son étendue va au-delà du massif d’Anaga. Les pratiques considérées comme écotouristiques ne forment pas un modèle alternatif au modèle balnéaire, car ce dernier influence les pratiques touristiques dans les espaces naturels. Les activités considérées comme étant écotouristiques analysées conjuguent difficilement les cinq principes de l’écotourisme retenus. Notamment, elles peinent souvent à profiter aux populations locales. Enfin, la pratique d’activités réputées écotouristiques comme celles retenues font apparaître des controverses montrant que le système touristique insulaire tend à se diriger vers un modèle plus durable. |
Mémoire [3.9 Mo]