Résumé: |
Le graffiti a été reconsidéré au sein des discours des villes contemporaines, en passant d’objet contestataire réprimé à outil potentiel de requalification urbaine. Non seulement cette forme d’expression est appreciée pour sa force symbolique et son esthétique percutante mais aussi pour son caractère direct et accessible à tous. Le graffiti permet de redécouvrir la ville en attirant l’attention non seulement sur ces qualités artistiques mais aussi sur le contexte urbain dans lequel il se trouve. Souvent, les lieux attirant des pratiques informelles comme le graffiti sont caractérisés par une situation de semi-abandon, ce qui permet à un contexte alternatif et éphémère de s’y installer. Aujourd’hui, ces lieux de créativité sont la nouvelle cible des politiques culturelles voulant les intégrer pour réactiver les centres urbains par le biais créatif et ce en modifiant, parfois, le statut socio-économique d’un quartier, portant à des phénomènes de gentrification.
A Lausanne, le quartier artisanal de Sévelin, voisin du plus connu quartier du Flon, vit une phase de mutation avec la mise en œuvre du projet urbain Sévelin demain. Se distinguant des logiques de développement appliquées au Flon, les concepteurs du futur Sévelin souhaitent maintenir l’esprit autonome et créatif du lieu. Ce travail veut approfondir la recherche des qualités sensibles du contexte urbain actuel et plus spécifiquement souligner le rôle que le graffiti, conçu à la fois comme pratique vivante et comme élément intégrant l’environnement construit, joue dans une volonté de « faire avec » l’existant. Pour ce faire, ce travail de mémoire approfondit la manière dont les acteurs du quartier de Sévelin se représentent l’espace, son atmosphère, et interagissent avec celui-ci. |