Résumé: |
Faisant l’objet d’une métamorphose depuis plusieurs années, la communication autour des projets urbains tend vers une forme de mise en récit, plus communément appelée par son équivalent anglophone, le storytelling. Dénoncé à plus d’un titre, le storytelling participerait notamment d’un projet de soft power (traduit en Français par le pouvoir de convaincre) (Laurent Matthey, 2014) de par son caractère divertissant, mobilisant les sens et les affects. Il serait un guide de la « bonne lecture de la lecture du territoire » (ibid.), permettant d’orienter la lecture que les usagers et habitants se font du projet, leur faisant par-là oublier leurs propres besoins et attentes, ceci dans le but final de rencontrer leur adhésion. La mise en récit serait donc un pouvoir qui ne dit pas son nom, permettant d’éviter la délibération, menaçant finalement les moyens des usagers et habitants pour agir concrètement sur leur cadre de vie. Ce travail s’intéresse à la mise en récit du projet de territoire Axe Seine via l’appel à projets innovants Réinventer la Seine. Il tente de voir comment la nouvelle identité de territoire que propose ce projet peut à la fois être un puissant outil de marketing territorial, mais également un outil permettant le changement du référentiel des politiques publiques, permettant in fine d’inscrire durablement certaines valeurs comme celle de la mixité des usages et des fonctions. |