Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 51
Auteur: GHAVAMI Darious
Année: Janvier 2020
Titre: L’altérité naturelle à l’ère de l’Anthropocène : approches ontologiques
Sous la direction de: Dr Gérald Hess et Dr Caroline Lejeune
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 144
Complément:
Mots-clés: Altérité / Anthropocène / non-humain / idée de nature / sauvage / dualisme / ontologie / identité / différence / indistinction / relation / écophénoménologie / enforestement / humanités environnementales / philosophie de l’environnement
Résumé: La crise écologique dans laquelle l’humanité et le reste du vivant sont désormais plongés est une crise de la relation que nous, humains occidentaux, entretenons avec ce que l’on nomme la "nature". De ce fait, c’est une nouvelle idée de nature qu’il nous faut alors explorer pour revitaliser les possibles interactions. Une idée de nature permettant de dépasser l’ontologie du grand partage des dualismes modernes sans pour autant conduire à un grand mélange ontologique – comme celui que propose le discours dominant sur l'Anthropocène. Une idée de nature qui habilite à nouveau frais la distinction entre les affaires humaines et les mondes naturels, reconnaissant ainsi une altérité dans la nature. Il sera alors question de considérer la part sauvage du monde qui résiste à l’omniprésence humaine. Car ce serait effectivement par elle que nous pourrons alors vivifier nos relations les plus quotidiennes à la nature. Si réhabiliter l’idée du sauvage est une chose, encore faut-il savoir comment accepter et valoriser cette altérité sauvage, comment lui donner un sens et une place cohérents. Jusqu'à présent, les relations que nous entretenons avec le vivant étaient répartis selon deux options ontologiques. Soit par une approche de l'identité (l'autre est le même), soit par une approche de la différence (l’autre et le même). Force est de constater que ces deux extrémités déçoivent dans la revalorisation de la part sauvage du monde et l’intégrité de son altérité. Une troisième voie, celle de l’indistinction (qui appelle à une dimension profondément relationnelle), semble alors pouvoir dépasser les obstacles et ouvrir de nouveaux rapports possibles. Au sein de cette ontologie, c’est la phénoménologie qui se présente alors comme théorie philosophique la plus apte à pouvoir porter ce projet relationnel. En appelant à ressentir, corporellement, les liens et dynamiques sensibles qu’il nous est possible d’entretenir avec l’altérité naturelle au travers de notre expérience vécue, la phénoménologie nous permet non plus de penser mais de sentir, vivre et incarner cette idée : accepter et considérer la part sauvage du monde. La pratique de l’enforestement fait alors de cette acceptation une modalité de notre rapport au(x) monde(s).