Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 53
Auteur: GARDET Benjamin
Année: Juin 2020
Titre: Du changement climatique à la crise écologique : apports ontologico-existentiels du Buen Vivir et de la Terror Management Theory
Sous la direction de: Prof. Christian Arnsperger
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 124
Complément: 5 pages d'annexes paginées (préambule de la Constitution de la République d'Equateur et le Déclaration Universelle des Droits de la Terre-Mère)
Fichier PDF: PDF  Mémoire [1.5 Mo]
Mots-clés: Changement climatique / crise écologique / écologie d'Amérique Latine / Buen Vivir / Terror Management Theory / ontologie / existentialisme
Résumé: Le contexte actuel de crise écologique se concentre majoritairement sur la question alarmante du changement climatique. Cependant, la crise écologique appelle à une réflexion en profondeur sur notre mode de vie et notre vision du monde. La problématique de ce travail s’est donc portée sur la question suivante : « Pourquoi, principalement en Occident, la pensée collective se concentre si majoritairement sur le changement climatique en évoquant la crise environnementale alors que celle-ci est bien plus profonde ? ». Tout d’abord, nous avons abordé les critiques qui peuvent être faites à l’égard du changement climatique : le faux-débat autour du climato-scepticisme, son esprit cartésien, linéaire, quantifiable et arbitraire, son caractère réductionniste et anthropocentrique, son rapport à la durabilité faible plutôt que forte, et ses fondements ontologiques voyant l’humain et la nature comme séparés. Suite à ces critiques, nous avons étudié ses débouchés et ses propositions : une autre ontologie réunissant l’humain et la nature dans une unité co-existentielle (Interbeing, Terre-Mère), impliquant un autre mode de vie avec des propositions comme celle des Droits de la Nature ou une nouvelle économie non-capitaliste répondant à l’esprit du don. Ensuite, pour ne pas rester dans une certaine utopie, nous avons mis en parallèle notre discussion avec l’écologie d’Amérique Latine et le Buen Vivir. Nous y avons observé leur ontologie centrée sur la Pachamama et ses concepts tels que la relationnalité, la senti-pensée, la territorialité, le plurivers et celle de faire monde. Le « Buen Vivir », « bien vivre », nous a montré une alternative concrète développant l’objectif d’harmonie entre l’humain et la nature, débouchant sur la reconnaissance des Droits de la Nature, un état plurinational et une économie anticapitaliste tournée vers le suffisant et le don. Pour finir, nous avons cherché à expliquer pourquoi, compte tenu de tout ceci, nous restons axés si fortement sur la question du changement climatique. Notre hypothèse s’est portée sur le rapport qu’entretient l’humain avec la mort. Pour l’étudier, nous nous sommes fortement appuyés sur la Terror Management Theory (TMT) qui traite de la gestion de la peur de la mort. Avec le soutien de ses fondateurs, nous avons pu démontrer qu’un lien entre la relation de l’humain avec la mort et sa façon d’appréhender la crise écologique était bien présent. De manière générale, il a été défendu que, par son ontologie occidentale individualiste et anthropocentrique, le changement climatique fait référence à l’habitabilité de la planète et donc à la mort et la survie de l’humain, ce qui explique qu’il le priorise. Un travail existentiel et ontologique est donc primordial pour répondre à la crise écologique.