Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 55
Auteur: ARNOUX Quentin
Année: Juin 2020
Titre: Écouter l'Anthropocène : pour une écologie et une éthique des paysages sonores
Sous la direction de: Dr Gérald Hess et Prof. Christian Arnsperger
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 124
Complément:
Mots-clés: Paysages sonores / Anthropocène / écoute / écologie / éthique / orchestre
Résumé: L’Anthropocène est traversé par des processus et événements acoustiques ; le changement climatique s’accompagne de diverses mutations acoustiques et l’érosion de la biodiversité prend la forme d’une mise au silence littérale de la biophonie. La recherche scientifique ainsi qu’une attention citoyenne peuvent faire des paysages sonores des « boussoles acoustiques », de véritables indicateurs écologiques. Les paysages sonores sont la traduction acoustique d’une ontologie occidentale qui place l’être humain dans une position de supériorité et d’externalité par rapport au reste du vivant. Au cours d’un processus exosomatique singulier, cognitif et cinétique, l’être humain a entamé son propre discours – l’anthropophonie. Aux 18e et 19e siècles, l’exosomatisation cinétique de l’être humain mène à l’avènement des machines, elles-mêmes accompagnées d’une puissance sonore capable de déstabiliser l’intégrité de nombreux écosystèmes. La pollution sonore – produit d’une couche technophonique récente et impérialiste – met aujourd’hui humain et non humains face à des vulnérabilités communes. Alors que nous entrons dans la troisième décennie du 21e siècle, il devient urgent d’adopter à une éthique environnementale qui ajusterait les rapports entre l’être humain, le non humain et la biosphère. Nous faisons ici la proposition d’une éthique de l’écoute, adossée à une esthétique sonore de l’environnement, pour que l’être humain prenne conscience de son appartenance à une communauté acoustique et son rôle de participant des paysages sonores. L’écoute peut se trouver au fondement d’un ontologie nouvelle, sous le signe de la relation, et d’un imaginaire recrée, inspiré par la métaphore de l’orchestre.