Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 57
Auteur: VIDAL Matthias
Année: Juin 2020
Titre: L'angoisse de la mort aux temps de l'Anthropocène : de la nécessité de repenser notre rapport à la finitude
Sous la direction de: Dr Sophie Swaton et Dr Gérald Hess
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 128
Complément:
Mots-clés: Mort / angoisse / existentielle / anxiété / anthropocène / progrès / technique / fétiche / croissance / développement / déni / existence / bon anthropocène / vulnérabilité / crise / écologie / anthropologie / consommation / consolation / échappatoire / exutoire / solastalgie / terror management theory
Résumé: L'être humain se distinguerait de l’entièreté du vivant par un constat simple, il serait le seul capable de concevoir sa propre mort. Cette conscience le plongerait dans un trouble si profond qu'il serait tenu de se construire des mécanismes de déni afin de ne pas sombrer dans une détresse psychologique trop intense. Le paradigme dominant, caractéristique des sociétés occidentales, pourrait constituer l'un des ressorts de ce mécanisme de déni. Or, ce modèle culturel nous a aujourd'hui fait nous heurter à une nouvelle ère géologique, l'Anthropocène. Ce constat est double, à la fois vecteur de prise de conscience de la nécessité d'un changement de système et moteur d'une poursuite d'une version du déni de la mort par l'attachement aux systèmes de valeurs occidentales. Ainsi, s'oppose une vision d'un Anthropocène subi à un Bon Anthropocène, récit rassurant dont il serait possible de se réjouir. Sous ce double prisme, l'angoisse de la mort peut apporter des réflexions sur les fondements anthropologiques de l'attachement à ce paradigme. Dans cette recherche, l'objectif sera de montrer que si l'individu semble tant attaché à la poursuite du modèle culturel occidental, peut-être est-ce, en partie, car ce système répond à un déni de l'angoisse de la mort qui place l'être humain occidental dans une position toute particulière autant par rapport aux autres cultures que par rapport au reste du vivant. L'âge de l'Anthropocène, âge de crises, par la vulnérabilité qu'il met au jour, pourrait nous faire nous prendre conscience que la vision que nous avons de notre propre humanité pose problème. Or, si c'est plus profondément l'angoisse de la mort, attribut de l'humain le plus tabou aujourd'hui, qui est à la base de notre besoin d'attachement au paradigme dominant, c'est sous le prisme de notre rapport à la mort qu'il faudra s'interroger.