Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 62
Auteur: DI MARCO Joana
Année: Juin 2020
Titre: Dialogue entre Femmes Sauvages : il était une fois des relations... dans une lecture de la psychologie des profondeurs à travers la critique écoféministe de la raison
Sous la direction de: Prof. Christian Arnsperger
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 102
Complément: 8 pages d'annexes paginées (textes)
Fichier PDF: PDF  Mémoire [6.6 Mo]
Mots-clés: Ecoféminisme / Val Plumwood / ratio-centrisme / éthique du care / relation / émotion / psychologie des profondeurs / contes de fées / Clarissa Pinkola Estés / Femme Sauvage / psychologie archétypale / spiritualité / individuation / Soi / pensée dialogique / psychologie écoféministe
Résumé: A l’ère actuelle de l’anthropocène, la crise écologique nous confronte à des limites planétaires indéniables. L’origine de cette crise se retrouve non seulement à un niveau matériel, mais aussi dans les conceptions philosophiques propres à la vision du monde occidentale, valorisant une domination humaine sur la nature. Identifiant un parallèle entre cette logique hiérarchique et celle du masculin sur le féminin au fondement de nos sociétés patriarcales, l’écoféminisme propose de répondre à la crise à un niveau sensible. C’est le cas de Val Plumwood qui critique l’hégémonie de la raison moderne et propose de baser nos rapports – humains ou non – dans le cadre éthique du soin (care). Son propos restant à un niveau philosophique, nous souhaitons mieux comprendre comment penser hors de la raison, en termes psychologiques. Ainsi, ce travail s’intéresse à la psychologie des profondeurs, courant d’inspiration jungienne, qui porte une réflexion sur la conscience et l’inconscient. Clarissa Pinkola Estés, dans Femmes qui courent avec les loups, montre comment transmettre des éléments de psychologie de l’inconscient par les contes de tradition orale, nous incitant à renouer avec l’archétype de la Femme Sauvage. Dans la recherche de liens entre les propositions de Plumwood et Pinkola Estés, ce travail s’attache à comprendre de quelle manière les contes de fées, explorés selon une approche de la psychologie des profondeurs, peuvent prendre part au programme philosophique de l’écoféminisme. Notre réponse se forme donc au sein d’un dialogue psycho- philosophique entre ces deux auteures. Dans une première partie, une présentation de leurs thèses et de leur position au sein du courant écoféministe légitime l’intérêt d’une lecture de l’ouvrage de Pinkola Estés selon les éléments apportés par Plumwood. Dans une seconde partie, nous montrons comment les caractéristiques de la raison moderne, les opprimés féminins (nature, émotion et corps) et la proposition d’une éthique de la relation se retrouvent dans Femmes qui courent avec les loups. Dans une troisième et dernière partie, nous exposons les apports de Pinkola Estés pour une pensée dialogique et les limites qui ressortent du dialogue, en complétant notre propos avec l’auteur James Hillman et sa vision d’une psychologie archétypale polythéiste. En conclusion, nous insistons sur les apports personnels de ce mémoire et sur les nombreuses questions et pistes de prolongements qu’il a suscité.