| Résumé: |
À l’ère de l’Anthropocène, où les environnements reprennent leur statut de facteur de mouvements migratoires au même titre que le politique, le social et l’économique, le sujet des « réfugiés climatiques » interpelle dans le débat public et dans la presse. Plusieurs études se sont intéressées à la manière dont la presse produit et transforme certaines valeurs et visions du monde, tandis que d’autres en sont exclues. S’inspirant de l’analyse des cadres que ces études mobilisent, ce mémoire de Master, qui s’inscrit dans le champ de la Political Ecology, a interrogé la présence de différents récits dans la presse suisse, dans les trois langues principales, entre 2012 et 2020. Tout comme les précédentes études, ce travail révèle comment les réfugiés climatiques sont dépeints à la fois comme preuve de l’existence des changements climatiques, victimes de ces changements et comme menaces pour nos sociétés. La Political Ecology s’est avérée être un champ d’étude pertinent pour ce sujet, permettant de retrouver les cadres présentés par les autres études, tout en ouvrant la porte à des récits nouveaux dans cette relation environnement–migration. Dans l’ensemble de la presse, le sujet des réfugiés climatiques est politisé dans seulement 54 % des articles, usant le plus souvent du cadre de « dégradation et marginalisation ». Parce que nous avons considéré de nouveaux cadres, en particulier celui des « récits apolitiques », le résultat de ce travail est légèrement différent des autres études. Il montre que la presse suisse a une lecture trop simpliste des migrations, ne mettant pas en relation le facteur climatique avec les autres facteurs politique, social et économique. Toutefois, il a l’intérêt majeur de révéler une différence de traitement du sujet selon le type de presse : les cadres ne sont pas utilisés de la même manière en fonction de leur ligne politique. Les futures études sur ce sujet devra tenir compte de cette différence dans leurs analyses de la presse. |
Mémoire [27 Mo]