Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 79
Auteur: LIEBERHERR Virginie
Année: Juin 2021
Titre: Les récits écoféministes comme dialogues entre le care et la Terre à l'aune de l'écologie abramienne du sensible
Sous la direction de: Dr Gérald Hess
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 120
Complément:
Mots-clés: écologie du sensible / David Abram / écoféminisme / éthique du care / relation / récits
Résumé: Les représentations de la nature et de la culture, telles qu’elles sont imaginées dans la tradition philosophique occidentale contemporaine, sont fondées sur un dualisme. Pour le philosophe David Abram la scission entre le langage écrit et le langage oral permettrait de considérer l’humain comme hors du monde naturel et ainsi faire subir à ce dernier des violences en tout genre. Les documents écrits berceraient d’illusion la civilisation contemporaine en faisant croire que les traces écrites peuvent fournir un aperçu suffisamment profond du monde terrestre et vivant. Afin de déconstruire ce dualisme, il est, selon Abram, nécessaire de retrouver une forme de sensibilité, grâce aux expériences phénoménologiques, qui surpasse la distinction sujet/objet. Cette sensibilité peut se matérialiser par les relations à l’altérité. Certaines de ces relations entraînent des dérives tel que le racisme, le colonialisme, le spécisme, le racisme. A titre, d’exemple, l’écoféminisme dénonce la domination concomitante des catégories subalternes dont les femmes font partie de la même manière que la nature. Inscrire ces expériences dans un cadre éthique permettrait de guider les relations à l’altérité. Ainsi, nous explorerons le domaine de l’éthique écoféministe, dont une des variantes possibles est l’approche par le care, afin de découvrir comment elle peut être complémentaire à l’écologie du sensible présentée par Abram et guider l’écoute de l’Autre. Puis, dans un second temps nous montrons en quoi les récits écoféministes permettent — d’une manière relative — de dépasser les dualismes. En effet, les récits peuvent offrir un voyage pour les lecteurs-trice-s dans une expérience de pensée « synesthésique », impliquant une multitude d’affectes trop souvent à écarter des textes classiques relatifs à l’écologie.