| Résumé: |
Depuis 2015 environ, des technologies d’hygiène menstruelles réutilisables pénètrent le marché, après des années de domination sans partage des produits jetables. Cette diversification intervient au cours d’une décennie plus que jamais consciente de l’urgence climatique. Ce travail de mémoire cherchera à comprendre les mécanismes de construction des pratiques d’hygiène menstruelle, et le lien – s’il existe – entre un sentiment de responsabilité environnementale et une transition vers l’usage de technologies réutilisables. La nécessité d’appréhender plus largement la construction sociale des menstruations, notamment dans sa dimension taboue, s’imposera rapidement. La recherche conduite auprès de jeunes femmes romandes montrera la diversité contenues dans les corporalités – entendues comme les corps à la fois ressentis et socialisés – à l’origine des gestes de consommation de technologies menstruelles. Pour la réalisation de cette étude, nous emprunterons des outils théoriques à la sociologie du corps, et une perspective féministe. L’analyse qui en résulte montrera les effets d’une socialisation impactée des discours dominants empreints de censure et de médicalisation, et la construction en réponse d’espaces alternatifs de savoirs féminins. Nous argumenterons qu’il s’agit-là de lieux d’échanges favorisant l’émergence de pratiques autres, en accord avec des valeurs se rapprochant des éthiques de care – principalement en tant que soin apporté à soi, et à l’environnement. |
Mémoire [860 ko]