Résumé: |
En Suisse, les zones agricoles recouvrent, en 2021, plus d’un tiers du territoire national. C’est le
plus grand des quatre domaines d’utilisation du sol. Les autres sont les surfaces boisées, les
surfaces improductives et les surfaces d’habitat et d’infrastructure. Toutefois, ces surfaces
agricoles diminuent d’année en année, notamment au profit des surfaces d’habitat et
d’infrastructures. De plus, le nombre de constructions prenant place en zone agricole augmente
lui aussi et ce, malgré le cadre législatif stipulant une séparation claire entre les zones bâties et
non bâties afin de garantir une utilisation mesurée du sol et d’éviter le mitage du territoire. Ce
travail de recherche a comme objectif d’identifier les stratégies de l’association de défense de
l’environnement Pro Natura pour limiter les constructions hors des zones à bâtir. L’initiative
populaire fédérale « contre le bétonnage de notre paysage » (initiative paysage) lancée en 2019
par Pro Natura et d’autres associations, ainsi que le cas d’étude sélectionné « la Sablière du
Cannelet », un site de recyclage exploité de façon partiellement illégale en zone agricole depuis
une vingtaine d’années dans le canton de Genève, permettent de relever que les stratégies
actuelles de Pro Natura sont essentiellement basées sur les voies juridiques et politiques. Les
solutions « novatrices » d’aménagement du territoire ne sont, concrètement, que très peu
présentes. Un certain décalage entre les objectifs nationaux de Pro Natura et les mesures mises
en place par les sections locales, notamment Pro Natura Genève, peut s’expliquer par l’attrait
majoritairement naturaliste des membres et bénévoles de l’association concernant
l’environnement, privilégiant les réserves naturelles et laissant ainsi de côté des thèmes liés au
milieu bâti. |