| Résumé: |
Le contexte général de crises climatique, économique, géopolitique et sanitaire pousse à reconsidérer le système alimentaire suisse en termes de durabilité, de résilience et d’autonomie. Au vu de ces impacts environnementaux, sociaux et économiques, le système agro-industriel dominant est aujourd’hui remis en question. L’émergence des circuits courts alimentaires dans de nombreuses villes suisses, comme à Genève, offre un terrain d’expérimentation pour évaluer le potentiel de nouveaux systèmes alimentaires territorialisés reposant sur des valeurs communautaires et écologiques.
Sur la base d’un répertoire et d’une cartographie des initiatives genevoises, ce travail offre un aperçu de l’évolution de ces projets, ainsi que des relations qu’ils entretiennent. Leur ancrage de proximité et leur désir de renforcer les liens entre les différents acteurs permet de créer un réseau territorialisé. Cette échelle se révèle être une unité particulièrement opérante pour mettre en place et renforcer des pratiques agricoles et alimentaires durables. En comparant et en confrontant les pratiques observées sur le terrain à la littérature, ce travail permet de faire émerger des tendances transversales qui définissent ce nouveau système alimentaire genevois ancré dans la durabilité. Les circuits courts n’incarnent pas une solution durable parfaite, mais tendent vers un projet de société plus démocratique avec une gestion des ressources plus soutenable. Ils proposent notamment de réintroduire de la complexité et de la diversité à toutes les étapes de ce système atomisé de proximité. Toutefois, à contre-courant, ces projets doivent faire face à de nombreux verrouillages socio-techniques révélateurs d’une société encore fortement ancrée dans le libéralisme et le capitalisme. |
Mémoire [3 Mo]