| Résumé: |
L’urbanisation et la protection de la biodiversité ont longtemps été considérées comme incompatibles. Or, depuis la prise de conscience de l’impact écologique du milieu urbain, l’enjeu de conservation de la biodiversité est de plus en plus intégré dans les politiques de développement de la ville. Récemment, cette problématique s’est traduite par des propositions en faveur de la restauration de réseaux écologiques urbains qui doivent permettre un meilleur flux d’espèces animales et végétales. Cependant, leur degré de contribution aux efforts de conservation de la diversité biologique n’est pas encore clair et leur application concrète peu étudiée. Afin d’offrir un nouvel éclairage à cette problématique, cette recherche propose de s’intéresser au cas de la trame verte urbaine lausannoise et d’évaluer la manière dont elle contribue à la protection de la biodiversité en se concentrant sur sa conception, ses objectifs et ses limites. Dans ce cadre, des entretiens ont été menés avec les porteurs de projet ainsi qu’une étude documentaire puis les données ont été analysées grâce à la méthode de la théorisation ancrée. Les résultats montrent que la planification de la restauration du réseau écologique lausannois est basée sur une approche physiographique, fonctionnelle et d’aménagement. D’une part, la restauration cherche à reconstruire, pour différents milieux, des liaisons biologiques fonctionnelles et majoritairement discontinues entre des zones nodales situées en périphérie de l’agglomération lausannoise pour des espèces cibles relativement peu exigeantes. D’autre part, elle participe au développement de l’agglomération en raison des multiples rôles sociaux, économiques, agricoles et environnementaux qui sont également attribués à la trame verte. Si cet aspect motive la réalisation du réseau écologique lausannois, il limite inévitablement sa capacité à conserver la biodiversité. Qui plus est, l’aménagement du milieu urbain, le manque de données biologiques et de connaissances et les lacunes législatives réduisent l’ampleur des mesures mises en place. En conclusion, nous émettons des doutes quant à sa capacité à protéger significativement la biodiversité mais relevons que cette nouvelle forme de l’aménagement urbain conduit à un changement positif dans le rapport des politiques de la ville et de la population à l’enjeu écologique. |
Mémoire [5.9 Mo]