Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 136
Auteur: MERZLIC Loïc
Année: Janvier 2023
Titre: Intégrer les droits bioculturels dans la coopération au développement. Une recherche-intervention avec le peuple Embera de Chigorodó et le Mouvement pour la coopération internationale.
Sous la direction de: Prof. Miriam Tola
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 101
Complément: 53 pages d'annexes (entretiens, compte-rendus d'ateliers, protocole communautaire bioculturel de recherche avec le peuple Embera).
Mots-clés: droits bioculturels / peuples originaires / peuples autochtones / Amérique latine / coopération internationale au développement / justice sociale globale
Résumé: Dans cette étude, j’interroge les relations de pouvoir qui émergent autour de la relation à la « nature ». J’utilise d’abord l’anthropologie ontologique de Philippe Descola (2005), puis l’ontologie politique d’Arturo Escobar (2018). J’apporte en premier lieu un regard depuis la littérature scientifique latino-américaine sur les enjeux du développement et sur la place des droits des peuples autochtones dans les politiques de conservation de la biodiversité, pour finir sur les droits bioculturels. Cela permet notamment d’observer que les relations internationales sont encore aujourd’hui construites sur l’héritage des sociétés coloniales. Ensuite, à partir d’une lecture de l’ontologie dans ce contexte, j’observe comment l’outil du cadre logique utilisé dans la coopération internationale au développement, participe à renforcer la reproduction des rapports de pouvoir coloniaux. Pour cela, j’effectue une étude de cas autour du projet de préservation des ressources bioculturelles du peuple Embera de Chigorodó en Colombie, porté localement par le Cabildo Mayor Indígena de Chigorodó et par le Mouvement pour la coopération internationale à Genève dans le financement par la Fédération genevoise de coopération. J’analyse d’abord comment les connaissances scientifiques sur la biologie de la conservation reproduisent les rapports de pouvoir hérités de la colonisation, depuis une comparaison entre des pratiques scientifiques à Genève et Bogotá. Je fais ensuite une analyse de la relation de partenariat dans le projet Embera, pour enfin proposer un nouvel outil de gestion de projet élaboré en collaboration avec le Cabildo Mayor Indígena de Chigorodó à partir de la théorie du changement. L’objectif de la recherche est d'expliquer les enjeux de la problématique et de proposer une solution pour mitiger le risque de colonialité des projets pour les peuples autochtones. Le nouvel outil cherche à respecter la posture décoloniale historique de l’association face à l’évolution des pratiques de la coopération au développement. C’est pourquoi cette étude est une recherche-intervention qui a été construite en collaboration avec le Mouvement pour la coopération internationale, avec la participation du peuple Embera pour respecter son droit à l’auto-détermination. Si vous souhaitez accéder au document, vous pouvez me contacter à l'adresse : loic.merzlic[at]gmail.com.