Résumé: |
Alors que de nombreux travaux ont traité du lien entre minorités et politisation pour des causes environnementales, il y a encore peu de recherches qui traitent des personnes queer. L’intention de ce travail est alors de comprendre l’articulation entre l’appartenance à la communauté queer et la politisation pour des causes environnementales.
Après une revue de la littérature touchant à la thématique des dualismes, du care, des thèses écoféministes et de la Queer Ecology, un travail de terrain a été effectué en suisse romande, avec des jeunes personnes queer (20-30 ans) se déclarant engagées pour des causes environnementales.
Le travail de terrain a permis de confirmer qu’être queer pourrait favoriser la politisation pour des causes environnementales. La reconnaissance de l’existence des rapports de dominations sur les personnes queer et sur l’environnement produits par le même système se retrouve dans les discours des personnes interviewées. Subir des discriminations, être à l’écart par rapport à la normalité, ainsi que se reconnaître dans la nature, sont des éléments pouvant expliquer le développement d’une conscientisation à la convergence des luttes et à l’intersectionnalité. Des discours portés par les groupes dominants, mettant en second plan les luttes sociales et l'intersectionnalité, peuvent cependant représenter un frein à l’engagement.
La mise en place de communautés chez les personnes queer peut promouvoir la politisation pour des causes environnementales, mais à condition qu’une dimension militante soit présente et que les relations de care prennent une place centrale au sein de ces groupes. Le développement de l’empathie et du souci envers l’autre deviennent alors des éléments essentiels pour entrevoir la potentialité d’un mouvement de transition écologique construisant une société juste pour les êtres humains et pour l’environnement. |