Résumé: |
Le retour du loup en Suisse ravive le débat de la coexistence avec la faune sauvage, particulièrement avec les grands prédateurs. La présence du canidé s’accompagne de prédations sur les animaux de rente, demandant l’instauration de mesures de protection des troupeaux. Or, dans les alpages, ces mesures se retrouvent face à une augmentation de la fréquentation de ces espaces pour des utilisations récréatives. En vue de limiter les possibilités de conflits entre éleveurs et pratiquants d’activités récréatives, cette étude se penche sur la perception des mesures de protection (chiens de protection, clôtures électrifiées, clôtures électrifiées avec rubans de balisage, lumières d’effarouchement) de ces derniers. Un questionnaire distribué en Valais (CH) durant l’été 2022 a permis de collecter les réponses de 323 pratiquants d’activités récréatives.
Il en ressort que si la présence du loup est acceptée par la majorité d’entre eux (70.3%), l’imaginaire autour du canidé reste marqué par les problèmes liés à sa prédation sur les troupeaux. En conséquence, les mesures de protection reçoivent un accueil favorable, les CPT étant notamment soutenus par 84.1% des pratiquants d’activités récréatives. L’acceptation moins large des clôtures électrifiées (64.4% et 68.1%) et des lumières d’effarouchement (59.4%) est supposée être liée à un rejet de la technologie dans un lieu de pratique perçu comme un espace de Nature. Si les CPT sont mieux soutenus, ils impressionnent les pratiquants d’activités récréatives. En conséquence, il est demandé, principalement par les locaux, que l’instauration de CPT soit accompagnée de mesures de gestion permettant de maintenir une distance avec eux. À ce titre, la proposition d’un tracé alternatif apparaît la mieux soutenue (55.7%), a contrario de la fermeture du tronçon d’itinéraire concerné (6.1%). Le maintien du libre accès semble ainsi représenter une condition à l’acceptation des mesures de protection. |