| Résumé: |
Buddléia de David, Bunias d’Orient, Berce du Caucase, Renouée du Japon, Sumac, Solidage du Canada, … Il y a de grandes chances pour que vous ayez déjà entendu parler de ces espèces de plantes en Suisse, et plus probablement de manière péjorative. Ces plantes, dont certaines ont été volontairement introduites pour leurs qualités, sont dorénavant présentées comme des « espèces exotiques envahissantes » à éradiquer. Comment en est-on arrivé à ce type de pratique de gestion ? Qui sont les acteurs qui pratiquent ces interventions ? Quelle stratégie mettent-ils en œuvre pour lutter contre ces espèces dites problématiques ? En m’intéressant à l’association de sauvegarde du Léman, actrice de la protection de la nature, s’étant lancée il y a quelques années dans une lutte contre les Renouées asiatiques, j’ai tenté par ce travail de mémoire de répondre à ces questions dans le contexte actuel. À travers différentes méthodes (entretiens semi-directifs, observations participantes et analyse documentaire), j’ai examiné de manière qualitative le type de gestion qui était appliqué aux Renouées asiatiques, espèces exotiques envahissantes contre lesquelles l’association lutte. Ce travail a permis de retracer l’avènement de cette lutte, ses difficultés intrinsèques, mais aussi le statut de l’espèce en question qui est perçue négativement par les employés de cette association suite à la problématique qu’elle engendre, et enfin, une partie s’intéresse à d’autres enjeux plus généraux de la gestion d’espèces envahissantes, comme par exemple le rôle spécifique de cette association de défense de la nature, ou la justification parfois complexe des pratiques utilisées, ou encore, le manque de considération de certains acteurs pour ce sujet ce qui témoigne finalement de la nouveauté de cette thématique que constitue la gestion des espèces invasives. |