Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 950
Auteur: CRETTENAND Timothée
Année: Janvier 2015
Titre: L'insécurité foncière en Colombie : le cas de la communauté paysanne de Las Pavas
Sous la direction de: Dr Patrick Bottazzi
Type: Mémoire de master en géographie
Pages: 110
Complément: 3 pages d'annexes
Fichier PDF: PDF  Mémoire [22 Mo]
Mots-clés: Réforme agraire / marché des terres / déplacement forcé / terrorisme / spoliation / développement / huile de palme / conflit / paramilitarisme / Colombie
Résumé: Ce mémoire vise à comprendre de quelle façon la promotion d’un modèle agro-industriel, basé sur l’expansion de la propriété privée, menace l’accès à la terre de la communauté paysanne de Las Pavas. Après presque 80 ans de tentatives de réforme agraire et malgré une volonté affichée du gouvernement de favoriser l’accès à la terre aux petits paysans, la paysannerie colombienne reste dans une situation précaire et entre en confrontation avec le modèle d’industrialisation de l’agriculture. La vision traditionnelle selon laquelle le conflit armé se maintient parallèlement au développement économique est contestée. En effet, des groupes paramilitaires collaborent couramment avec la force publique ; en utilisant la violence à l’encontre des mouvements de défense des droits de la paysannerie, ils continuent de protéger les intérêts géostratégiques de l’élite colombienne. D’autre part, ce travail réfute l’affirmation selon laquelle le développement des marchés de terres, à travers l’octroi de titres de propriété privée, notamment aux paysans de la communauté de Las Pavas, permettrait à lui seul de sécuriser les droits à la terre. La dimension politique est centrale dans un contexte de conflit foncier et doit impérativement être prise en compte afin de garantir ces droits. Notre travail montre comment une entreprise de production de palme active dans la région du domaine de Las Pavas viole fréquemment le droit de possession reconnu par la Cour constitutionnelle à la communauté paysanne. Toutefois, en raison de l’impunité de cette entreprise, ce droit n’est pas respecté. Dans une situation où les droits à la terre ne sont pas garantis par l’État, l’octroi d’un titre de propriété privée n’améliorerait en rien la sécurité foncière des paysans mais n’aurait pour effet que de faciliter le rachat de la terre par des entreprises agro-industrielles.