Résumé: |
Des tempêtes de grêle provoquent souvent des dégâts de grêle au sol. Différentes études basées sur les données des dégâts de grêle provenant des assurances contre la grêle ont montré une augmentation constante de la fréquence des tempêtes de grêle depuis 1880; des oscillations plus fortes ont été constatées depuis 1980. Les données provenant de l'assurance contre la grêle ainsi que des radars (depuis 1983) sont aujourd'hui utilisées pour déterminer l'activité passée des tempêtes de grêle. Un plus grand nombre de données sur la fréquence des tempêtes de grêle dans le passé devrait montrer si l'augmentation récente est due à un changement de la situation météorologique à moyenne échelle ou si des fluctuations similaires ont déjà été constatées antérieurement. L'identification des cicatrices de grêle dans le bois par des méthodes dendrochronologiques constitue une nouvelle méthode permettant des séries temporelles plus longues.
Cette étude est un premier pas dans la reconstruction des tempêtes de grêle majeures par des méthodes dendrochronologiques et démontre la fiabilité de ces méthodes sous forme d'une étude de cas. En analysant le bois endommagé par la grêle des pins nain de montagne (Pinus mugo) d'un site en Suisse centrale (Rossberg/SZ), l'épaisseur de l'écorce s'est avérée le paramètre le plus déterminant de l'importance des cicatrices induites par des grêlons. Des méthodes statistiques ont montré que des blessures sévères (scars) ont principalement été découvertes dans des échantillons montrant une épaisseur d'écorce inférieure à 1.35 mm alors que pour des épaisseurs plus grandes, les blessures sont moins graves (corrasions).
Dans le but d'établir une série temporelle représentative, seuls les échantillons pour lesquelles la distance de la cicatrice par rapport au centre des sections transversales de branches ou troncs est comprise entre 0.5 mm et 3 mm ont été sélectionnés. Le nombre annuel des cicatrices de grêle correspond bien aux données de dégâts de l'assurance contre la grêle. Depuis 1957, huit tempêtes de grêle majeures montrant des larges surfaces ont pu être déterminées à partir des statistiques de l'assurance et ont pu être reliées aux cicatrices trouvées dans le bois initial/final des cernes correspondant. La corrélation entre le nombre annuel des tempêtes de moyenne à large surface et le nombre annuel de cicatrices de grêle enregistrées dans le bois des pins nains est de 0.63. De plus, la gravité des cicatrices de grêle donne des indications sur la sévérité d'une tempête; ces indications ont pu être vérifiées dans le cas de deux tempêtes majeures (21.8.1992 et 2.6.1994) à l'aide des images radar: les images en projection plane confirment le passage de la tempête sur le site et des profils verticaux déterminent le potentiel des dégâts à travers le diamètre des grêlons.
Cette étude montre que les méthodes dendrochronologiques ouvrent de nouvelles perspectives dans la reconstruction de la fréquence des tempêtes de grêle passées. Si on peut travailler avec des arbres vivants âgés, les méthodes dendrochronologiques fournissent des informations fiables sur les fréquences annuelles des tempêtes de grêle dans le passé et permettent de remonter davantage dans le temps que toutes les autres méthodes. |