Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 437
Auteur: CAVIN Alexandre
Année: Octobre 1998
Titre: Les réfugiés bosniaques à Lausanne: Pratiques, perceptions et représentations de la société et de l'espace d'accueil
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 73
Complément: 4 annexes
Mots-clés: Géographie culturelle / Groupes sociaux / Géographie humaine / Réfugiés / Bosniaques / Perception / Modes de vie / Représentations d'espace / Société / Accueil / Intégration / Lausanne (Agglomération) / Vaud / Suisse
Résumé: La problématique des réfugiés est perpétuellement d'actualité en Suisse et suscite des réactions extrêmes parmi la population et les politiques, sans qu'ils aient personnellement une expérience de l'exil et de cet Autre qu'on croise mais qu'on ne connaît pas. Entre géographie culturelle et géographie des groupes sociaux, ce mémoire avait pour double objectif d'expliciter les tenants et les aboutissants de la perception qu'ont les réfugiés de notre pays et d'étudier les liens qu'elle entretient avec les pratiques sociales, culturelles et spatiales. A la lumière des notions utilisées en sociologie des migrations et après un inventaire des facteurs intrinsèques (différence culturelle, durée de séjour, statuts juridique et socioprofessionnel, âge, etc) et extrinsèques (la guerre dans l'ex-Yougoslavie, la politique d'asile en Suisse et face aux réfugiés ex-yougoslaves) entrant en ligne de compte dans le processus d'intégration et nécessaire condition à la formulation de l'énoncé et des hypothèses de recherche, nous sommes partis à la recherche des conditions d'insertion et et des représentations des réfugiés bosniaques. A cette fin, nous avons élaboré un guide d'entretien que nous avons ensuite soumis à un échantillon de la population réfugiée d'origine bosniaque établie dans l'agglomération lausannoise. Une première partie, s'articulant en cinq phases, correspondant plus ou moins chronologiquement aux différentes expériences vécues et perçues par le réfugié dans la première phase d'adaptation: :les représentations pré-migratoires de la Suisse confrontées aux perceptions actuelles; l'adoption d'un nouveau statut de réfugié assisté, l'apprentissage de la langue française, l'entrée dans le monde du travail et la re-constitution d'un réseau social. Nous avons mis l'accent sur les formes dominantes du vécu et du perçu au sein du groupe, en ne manquant toutefois pas d'exposer et de nous interroger sur les comportements \"déviants\". Dans la seconde partie de la recherche, nous avons abordé les rapports qu'entretiennent les réfugiés avec l'espace. Nous avons d'abord analysé comment ils vivent et perçoivent l'espace de proximité: espaces de l'habitat et du quartier, avant de nous pencher sur leurs comportements migratoires et les motivations à leurs pérégrinations dans l'urbain. Finalement, nous avons tenté de voir comment se construit l'espace au travers de leurs représentations. Nous avons constaté qu'il était très difficile, et peut-être dangereux, de prétendre parvenir à dégager un seul type d'expérience, qui serait vérifiable et valable pour toute la communauté, considéré sa relative hétérogénéité et le nombre de facteurs corrélatifs entrant en jeu dans le processus d'intégration. Néanmoins, nous pouvons confirmer nos hypothèses qui insistaient sur l'importance de la compétence linguistique et de l'emploi pour évaluer les modalités d'appréhension à la société et à l'espace. Le réfugié est dans une phase initiale d'adaptation où il commence à intégrer les sphères économique et sociale du pays d'accueil, mais cet \"homme du double pays\" sera appelé à jouer un rôle toujours plus important, au sein d'une société en métissage.