| Résumé: |
Dans la nuit du 13 au 14 août 1995, après un violent orage, l'insignifiant ruisseau du Pissot déborde sur les habitations et l'autoroute à Villeneuve. Cette nuit-là, une coulée de lave torrentielle d'une intensité dépassant toutes les prévisions s'est développée.
Cet événement ramène l'homme à sa juste valeur avec la nature. Pour se protéger contre ses caprices, l'évaluation doit sans cesse être modifiée principalement en raison du réchauffement climatique. Là où autrefois le risque était connu et maîtrisé, la vigilance et la réadaptation des diverses mesures doit être un objectif premier aujourd'hui pour se protéger des risques naturels.
Les suites de l'événement de 1995 à Villeneuve est un exemple concret. La zone de risque a été évaluée et des mesures de protection sont en cours aujourd'hui encore.
Mais au cours du temps, des habitants ont toujours vécu en présence directe de ces risques selon la région où ils vivaient. A Villeneuve notamment, le recueil d'informations par la tradition orale rapporte une certaine accoutumance à la présence du risque. Par contre, la modification de l'importance de la nouvelle coulée remet en question ce sentiment qu'est la sécurité.
C'est dans ce contexte de représentation et de comportement face au risque par les habitants concernés que s'inscrit mon travail. Au moyen de diverses enquêtes et sondages réalisés chez les habitants il m'a été possible d'observer et de comprendre les préoccupations actuelles et les stratégies appliquées face au risque par ces habitants. L'évaluation à été faite selon les points suivants:
* connaissance et représentation de l'événement;
* connaissance et représentation du risque, de l'aléa et de la vulnérabilité;
* jugement des mesures de protection;
* stratégies et agissements.
Ces représentations et comportements qui en résultent ne sont pas des faits isolés. Ils traduisent des processus comportementaux pour la plupart universels et répondent à des théories de réactions aux risques biens définis indépendamment de la nature du risque. Ces théories soutenues par les géographes américains Burton, Kates et White constituent une véritable charte de la géographie du risque à laquelle mes observations sont comparées. |