Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 982
Auteur: RAJENDRAM Brigitte
Année: Janvier 2016
Titre: Impacts du conflit armé sri-lankais sur les moyens de subsistance en milieu rural: étude des contextes de guerre et d’après-guerre à Kilinochchi
Sous la direction de: Prof. Véron René
Type: Mémoire de master en géographie
Pages: 150
Complément: 10 pages d'annexes paginées (tableaux de données) / 1 page d'annexe non paginée (schéma)
Mots-clés: Guerre civile sri-lankaise / milieu rural / contexte de vulnérabilité / moyens de subsistance politisés / stratégies de survie et de subsistance / environnement naturel instrumentalisé / sécurisation des revenus.
Résumé: Des milliers de familles ont vécu comme des déplacées internes (Internally displaced people – IDP) durant les années de guerre civile au Sri Lanka. Elles ont dû constamment faire face à la perturbation de leurs moyens d’existence, lesquels, durant le régime de guerre, étaient hautement politisés. Ce mémoire est consacré, en un premier temps, à l’étude des stratégies d’adaptation développées par les ménages ruraux durant leurs déplacements en vue de réduire la vulnérabilité de leurs contextes de vie. En plus de cela, cette recherche essaye également de mettre en lumière les défis liés aux impacts de guerre qui entravent la reprise des activités de subsistance des ménages ruraux dans ce contexte post-guerre. Le périmètre d’étude est circonscrit au district de Kilinochchi et plus particulièrement à la région nord-ouest de Poonakary et au nord de Pachchilaipalli. L’analyse des données collectées au nord du Sri Lanka a été faite grâce à la mobilisation de l’approche axée sur les moyens de subsistance durables et l’approche de la « Political Ecology of Violence ». Les résultats montrent que, durant la guerre, les familles paysannes ont mis en place des stratégies d’adaptation radicales en s’appuyant sur l’ensemble de leurs capitaux (tangibles et non tangibles) dont les plus significatifs ont été les capitaux humain, social et physique. L’étude des stratégies nous a porté à les subdiviser en quatre catégories : stratégies de survie ; stratégies ayant des buts alimentaires ; stratégies ayant des buts économiques et réactions inévitables. Ces catégories peuvent être différenciées sur la base du niveau de dangerosité des circonstances dans lesquelles elles ont été mises en place. Aujourd’hui, six années après la fin de la guerre civile, la reprise des activités de subsistance en milieux ruraux et la sécurisation des revenues des villageois sont fortement entravés à cause des impacts que la guerre a eus sur les ressources naturelles. La dégradation des sols par l’implantation de mines antipersonnel, la présence des substances nocives dans les sols (provenant par exemple des tirs d’artillerie) et la démolition de milliers de cocotiers et de palmiers de rônier en sont des exemples. Le contexte post guerre des ménages est également confronté à d’autres défis comme ceux liés aux dommages et au manque de capitaux physiques et ceux liés à la fragmentation de la cohésion sociale au sein des communautés villageoises.