| Résumé: |
Natel, pager, Internet, les télécommunications sont en pleine mutation. Le succès de ces nouveaux moyens de communication résulte de nombreux phénomènes sociaux de notre époque, tels que flexibilité, disponibilité, mobilité, découlant souvent d'une situation professionnelle en restructuration.
Les moyens de communication semblent jouer un rôle essentiel dans l'organisation de l'espace et des activités économiques. En effet, la révolution informationnelle que nous vivons rend plus facile la mondialisation des échanges et des marchés. Les télécommunications influencent de plus notre perception de l'espace, de la distance et du temps en permettant une présence sans déplacement physique ainsi que la coprésence de deux personnes malgré l'éloignement spatial. Tous ces phénomènes ne sont pas sans conséquences sur les territoires, les entreprises et les sociétés.
Ce travail se penche essentiellement sur les incidences géographiques et sociales des télécommunications: comment évoluent ces nouvelles techniques, comment se répercutent-elles sur l'espace Suisse, qui sont les utilisateurs? Dans quelle mesure la mobilité a-t-elle des incidences sur le contexte professionnel? Dans quelle mesure la fonction de la ville en tant que lieu central est-elle modifiée? En effet, la délocalisation des entreprises et des services, le télétravail, le commerce virtuel semblent avoir un impact non négligeable sur le paysage urbain de demain.
Pour tenter de répondre à ces questions, je m'attache dans un premier temps à l'évolution des communications et son inscription dans une évolution globale d'ordre sociologique. Ensuite, je tente de mesurer l'impact de cette évolution sur la gestion des entreprises ainsi que ses effets sur la réorganisation spatiale: quelles en sont les incidences sur la région et sur la ville? Enfin, je consacre un chapitre à l'effet Internet, son évolution et son impact en tant que moyen de travail du futur. En effet, il est encore difficile d'en mesurer les effets, du fait que ce phénomène est encore trop récent, mais il laisse présager les trames des conditions de travail du troisième millénaire.
Il s'avère qu'il est encore difficile de maîtriser l'ampleur des conséquences des nouvelles formes de télécommunications. Il est indéniable après cette étude que l'humain est devenu plus mobile grâce aux infrastructures de communications - transport et télécommunications, qui sont intimement liés - qui offrent la possibilité de se déplacer aisément et de transcender la distance. Les frontières tendent de plus en plus à disparaître, elles ne représentent souvent pas de barrière à la communication. De plus, cette communication se fait de plus en plus rapidement: voies express dans les réseaux de transports, infrastructures permettant de téléphoner à l'autre bout de la planète en une fraction de seconde. Aller plus vite pour être rentable, voir partout pour être mieux informé, accéder immédiatement à tous les types de documentation, communiquer avec le monde entier, tels sont les défis de notre société. La Suisse est bien intégrée dans ces nouvelles façons de communiquer, elle possède en effet d'excellentes infrastructures et ce en dépit de son relief très accidenté.
L'impact sur la réorganisation professionnelle et sur les paysages urbains est encore difficilement cernable, du fait que le phénomène est encore trop récent. Il est néanmoins possible de dégager certaines tendances qui vont certainement s'amplifier dans l'avenir: en effet, les communications poussent les entreprises à s'installer dans la périphérie, modifiant ainsi la structure de la ville et de sa région. En Suisse, la population des villes tend à diminuer légèrement, ce qui confirmerait cette hypothèse. Il reste néanmoins discutable que cette évolution est uniquement liée aux révolutions des communications. Il reste probable que cette délocalisation ne signifie pas la fin de la grande ville, offres de services et commerces continueront d'exister et l'importance de leur présence au centre même de la ville est indiscutable. Il s'agit alors de voir comment l'humain intègre ces nouveaux outils de communication et de travail dans son quotidien, alors seulement il sera possible de mesurer précisément les impacts des télécommunications. |