Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 448
Auteur: REY Olivier
Année: Octobre 1998
Titre: Analyse écologique du comportement politique des communes valaisannes de 1985 à 1992
Sous la direction de: Prof. Micheline Cosinschi
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 138
Complément:
Mots-clés: Géographie politique / Comportements politiques / Clivage progressiste - traditionnaliste / Tendance centralisatrice / Structure politique et strucrure sociale / Analyses factorieles / Votations fédérales entre 1985 - 1992 / Valais / Suisse
Résumé: Les votations fédérales constituent une vitrine pleine d'enseignements pour l'analyse des comportements politiques. Le système politique suisse a en effet ceci de particulier que les citoyens/nes sont fréquemment appelés aux urnes pour se prononcer non seulement sur des hommes mais aussi sur des idées et des choses, tant est si bien que les votations constituent un excellent baromètre de la volonté populaire. Existe-t-il des grandes dimensions à partir desquelles l'électeur opère ses choix? En d'autres termes, est-il possible de réduire l'ensemble des votations à quelques axes ou clivages fondamentaux? Si oui, ces dimensions ont-elles des correspondances avec la structure sociale des unités spatiales retenues pour l'analyse? Je me suis attaché à répondre à ces interrogations sur un espace qui m'est familier, le canton du Valais. Une analyse en composantes principales des résultats des votations fédérales de 1985 à 1992 a démontré l'existence de deux axes principaux expliquant plus de la moitié de la variance totale. Le premier oppose les communes \"traditionalistes\" aux communes \"progressistes\" alors que le deuxième mesure leur tendance \"centralisatrice\". La cartographie des poids locaux de la première composante principale fait ressortir une nette différence de comportement de part et d'autre la frontière linguistique, les communes francophones se montrant globalement plus conservatrices que leurs consoeurs du Haut. De son côté, la distribution spatiale du deuxième facteur semble s'organiser en fonction du niveau d'urbanité des communes, les entités les plus citadines se montrant plutôt favorables au retour de compétences à la Berne fédérale que celles situées en zones périphériques. La confrontation de ces premiers résultats avec des indicateurs structurels ayant trait à l'économique, au culturel et au social a mis en évidence deux principales relations: d'une part, celle liant le conservatisme au secteur primaire et, d'autre part, celle existant entre la tendance \"centralisatrice\" des communes et leur degré d'urbanité. En résumé, les communes où l'agriculture joue un rôle encore non négligeable ont plutôt tendance à opter pour des choix conservateurs. Dans le même ordre d'idées, on voit d'un meilleur oeil les mesures étatiques en ville qu'à la campagne. La confrontation du facteur \"progressiste-conservateur\" avec l'implantation partisane a révélé l'existence d'un lien entre le vote socialiste et l'attitude progressiste. A relever que cette relation n'a été observée de manière significative que sur la partie francophone du canton, ceci étant certainement en partie explicable par l'écrasante majorité dont bénéficient les formations dites conservatrices dans le Haut-Valais, situation rendant bien évidemment difficile la mise en évidence de nuances. A la lumière de ces résultats, il apparaît que les communes valaisannes constituent des systèmes sociaux à part entière, de petites entités conservant encore les caractéristiques constitutives d'une société. Il est possible que cet état de fait est en train de changer comme l'ont laissé entrevoir les résultats des dernières élections au Grand Conseil. C'est une tout autre interrogation et, pour y répondre, il faudra laisser du temps au temps...