Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 484
Auteur: BOTT Laura
Année: Octobre 1999
Titre: Réflexions sur l'échec d'un projet de collaboration: Le Réseau hospitalo-universitaire de Suisse occidentale, 1990-1998: Un autre regard sur la dimension spatiale des politiques publiques
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 99
Complément: 12 figures
Mots-clés: Géopolitique / Gouvernance / Collaboration intercantonale / Suisse occidentale / RHUSO / 1990 - 1998 / Hôpitaux universitaires / Vaud / Genève / Suisse
Résumé: Depuis quelques années, de nombreux politiciens évoquent les difficultés de gestion que rencontrent les instances politiques traditionnelles, cantons et communes, et soulignent la nécessité de développer des pratiques coopératives pour y faire face. Ainsi, dans plusieurs domaines, ils cherchent à mettre en place des synergies, à créer des réseaux, à agir de manière concertée. Ils esquissent ainsi les contours de nouveaux espaces de discussions et de décisions. L'un des projets né de cette volonté de coopération est celui du réseau hospitalo-universitaire de Suisse occidentale, ou RHUSO, élaboré par les gouvernements vaudois et genevois. En suivant le fil rouge de quatre interrogations : Quelle est l'origine de la volonté de collaboration des deux cantons ? Quelle forme de coopération cherchent-ils à instaurer ? Quelles sont les causes de son échec en votation populaire ? Enfin, pourquoi y a-t-il eu opposition à Genève et pas dans le canton de Vaud ?, l'analyse cherche à identifier les éléments qui donnent naissance à la volonté de collaboration des gouvernements vaudois et genevois et à déterminer les causes de son échec en votation populaire. Deux concepts principaux permettent de l'encadrer. Le premier, celui de gouvernance, cherche à saisir les bouleversements actuels de l'action étatique et met l'accent sur les différentes formes de collaboration qui s'instaurent à la fois entre Etat et acteurs non-étatiques et entre les différents échelons territoriaux. Il permet d'expliquer les origines de la volonté de collaboration valdo-genevoise, puis d'évaluer les principales caractéristiques du projet qui en est issu. Il s'avère cependant peu utile pour comprendre les causes de son échec, qui sont notamment liées à la représentation que les habitants des deux cantons se font de l'espace d'intervention du projet. Le concept de spatialité vient alors compléter l'analyse pour permettre d'appréhender les visions différenciées de l'espace des Vaudois et des Genevois. Les enjeux d'une telle recherche sont donc de deux ordres. Tout d'abord, sur le plan conceptuel, elle conduit à s'interroger sur la pertinence du concept de gouvernance dans l'analyse des modifications de l'action étatique, dont le RHUSO se veut un exemple. Elle permet d'évaluer ses limites, notamment dans la compréhension de la dimension spatiale et territoriale des politiques publiques. Sur le plan politique enfin, l'analyse du RHUSO et de son échec pose la question de l'avenir des collaborations intercantonales, et notamment des obstacles auxquelles elles se heurtent et des éléments à prendre en compte pour en favoriser la réalisation.