Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 485
Auteur: LAMBIEL Christophe
Année: Octobre 1999
Titre: Inventaire des glaciers rocheux entre le Val de Bagnes et le Val d'Hérémence (Valais)
Sous la direction de: Prof. Jörg Winistörfer
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 158
Complément: 65 fig., 33 photos, 4 cartes, 6 tab.
Mots-clés: Géographie physique / Géomorphologie / Quaternaire / Glaciers rocheux / Pergélisol / Permafrost / Inventaire / Géoélectrique / Mesures BTS / SIG / Modélisation / Bagnes / Hérémence / Tortin / Mont gelé / Valais / Suisse
Résumé: La région étudiée se situe en Valais, sur la rive gauche de la vallée du Rhône, entre le Val de Bagnes et le Val d'Hérémence. Les limites nord et sud passent respectivement par le Rhône et par la Rosablanche, point culminant de la zone d'étude (3336 m), au fond du Val de Nendaz. Si on considère uniquement les zones situées au-dessus de 2000 m, la surface étudiée couvre environ 120 km2. Cette partie des Alpes est caractérisée par un climat sec. Les gneiss et les roches vertes constituent l'essentiel des roches rencontrées. Les formes inventoriées sont les glaciers rocheux au sens large du terme, c'est-à-dire les glaciers rocheux proprement dits, les protalus remparts et les éboulis géliflués. Ces formes ont été repérées dans un premier temps à la photo aérienne. Le travail sur le terrain a été effectué durant l'été 1998. Parmi les 239 glaciers rocheux inventoriés, 130 ont été classés dans la catégorie actif/inactif et 109 dans la catégorie fossile. La richesse périglaciaire de la région est également mise en évidence par la superficie totale qu'occupent les glaciers rocheux: 8,65 km2. La superficie moyenne des formations actives/inactives est d'environ 3 ha. Elle est un peu plus élevée pour les appareils fossiles. C'est dans les orientations ouest à nord-est que les surfaces occupées par les glaciers rocheux sont les plus importantes. Mais c'est également dans ces orientations que les surfaces potentiellement favorables aux glaciers rocheux sont les plus développées. L'utilisation d'un SIG (Idrisi) a cependant permis de voir que le taux de recouvrement des surfaces potentiellement favorables aux glaciers rocheux, dont la valeur moyenne est de 10,75% pour les formations actives/inactives, est un peu plus élevé dans les orientations ouest à nord que dans les autres orientations. On peut en conclure que ces orientations sont légèrement plus favorables aux glaciers rocheux. La limite inférieure des glaciers rocheux actifs/inactifs a été utilisée pour déterminer la limite inférieure du pergélisol discontinu. Elle peut être fixée à une altitude de 2367 m en orientation nord-est (altitude la plus basse) et à 2690 m en orientation sud-est (altitude la plus élevée). Les glaciers rocheux fossiles se situent environ 400 m plus bas. Leur formation remonte probablement à la fin du tardiglaciaire. La région Tortin - Mont Gelé constitue un des sites de recherche sur le permafrost de l'IGUL. Depuis plusieurs années, elle fait l'objet d'une étude approfondie. Plusieurs méthodes de prospection du pergélisol y ont été utilisées (mesures BTS, mini loggers, géoélectrique, etc.). Ces méthodes ont toutes mis en évidence le caractère actif des glaciers rocheux du vallon des Yettes Condjà. Deux de ces formations présentent une morphologie en de nombreux points identique. La géoélectrique a cependant mis en évidence une grande différence au niveau de leur structure interne: alors que la première forme constitue un véritable glacier rocheux périglaciaire pauvre en glace, la deuxième est en fait un glacier noir qui a évolué en glacier rocheux au contenu en glace très élevé. Les diverses méthodes utilisées ont également mis en évidence le fait que l'éboulis des Lapires est gelé par endroits. Les informations recueillies ont été confirmées par les excavations réalisées dans l'éboulis en vue de la construction d'une télécabine. Nous avons eu à cette occasion la chance de pourvoir observer du pergélisol. Suite à ces observations et à la campagne de mesures géoélectriques, nous avons pu conclure que l'éboulis n'est pas assez riche en glace pour permettre le développement de grandes formes de flux. Enfin, une modélisation de la distribution du pergélisol a été effectuée, sur la base d'un modèle très simple qui tient uniquement compte de la limite inférieure du pergélisol.