| Résumé: |
Le Niger traverse aujourd'hui de profonds bouleversements sociaux, économiques et écologiques. Cette crise, les paysans nigériens en subissent les conséquences, mais ils en sont également responsables malgré eux. C'est donc avec cette population qu'il faudrait travailler pour espérer contribuer à leur survie. Mais pour aider ces hommes et ces femmes, obligés de puiser dans les réserves limitées de leur environnement, il est nécessaire de comprendre tout d'abord leurs pratiques, leur organisation, de même que le milieu dans lequel ils vivent.
C'est dans ce but qu'a été élaboré le projet \"Environnement et système agraire en milieu sahélien: dynamique, interactions et capacités d'innovation\", compris dans le programme SPP/E (Swiss Priority Project/Environment). Dans le cadre des études réalisées par ce projet, notre mémoire se préoccupera d'un groupe d'acteurs sociaux sans lequel la lutte pour la survie du Sahel est vouée à l'échec: les femmes. Partant de la question de savoir s'il existe bel et bien un rôle social et économique des femmes, nous allons étudier en détail la fonction féminine au travers du cas particulier du village zarma de Boye-Bangou. Par des entretiens, nous découvrirons également ces femmes zarma en relation avec leur environnement social, économique et écologique, ainsi qu'avec les acteurs du développement du sexe masculin. C'est cette image de la femme, issue d'observations de terrain, que nous confronterons ensuite avec la perception qu'en ont plusieurs groupes d'acteurs: tout d'abord les femmes elles-mêmes, puis les hommes du milieu zarma, les élites sahéliennes et enfin nous-mêmes, chercheurs et décideurs occidentaux du développement durable. Au travers de cette dernière partie, nous aimerions confronter notre propre interprétation du rôle socio-économique de la femme avec celle de la littérature à ce sujet. Nous terminerons par une réflexion sur le décalage frappant entre les faits constatés sur le terrain et les études réalisées dans le milieu intellectuel et/ou occidental. |