Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 497
Auteur: JATON Virginie
Année: Mars 2000
Titre: L'espace en suspens: parole et représentations des acteurs. I-Problématique géographique d'une mise en mots. II-Motifs
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 119 + 155
Complément: 2 vol.
Mots-clés: Géographie humaine / Géographie urbaine / Urbanisme / Aménagement urbain / Quartier (Petite Bourgogne - Montréal) / Discours / Analyse conversationnelle / Microsociologie / Méthodologie / Epistémologie / Sens / Signification / Cartes mentales / Géographie spatiale / Géographie historique (18e-20e) / Gentrification / Rénovation urbaine / Postmodernisme / Canada / Amérique du Nord
Résumé: Certain ou incertain, il ne s'échappe Parcourir un espace et le nommer lieu. Aurore d'une construction, d'un objet par-delà le fait. Profil d'évidences sans égards au sens. A peine en silence. Parcourir sans liens et cogner les coins circulaires. Abyme du motif, revers de la toile. Et le glissement saisit. Et le silence retrouve ses bruits. Le mot s'écrit, les lettres s'absorbent. Muni de son texte, il s'avance. Raccords dés-accords. D'une rupture, le lieu n'a pas lieu et bifurque. Méprise, le regard heurté en son imaginaire. Fête cruelle comme ces mots qui dérivent et des yeux qui les suivent. Demeure ambiguë? Nomadisme métaphorique? Le lecteur s'interroge, interroge le texte, voit son attente défaite. Pourtant, pour peu qu'il accepte de prendre au sérieux ce qui n'est, pour le regard unique (strabisme), que perte de rigueur du discours scientifique (truisme), qu'errance infinie (solipsisme), il cernera peut-être le point où les mots en disent moins, ne disent plus, et deviennent intensité? Sans prétendre au point ni échapper au noeud, ce mémoire voudrait être une invitation à questionner les propos d'évidence, les mises en mots voilées, à interroger l'objet dans ce qu'il a d'essentiel et de spécifique. Et ainsi les chapitres se succèdent, l'un explicitant, franchissant une étape pour construire, l'autre précisant, construisant une étape pour franchir. C'est dire que notre propos ne saurait être compris comme le compte-rendu de résultats définitifs. Ni conclusions ni emprunts à l'incohérence. Juste une démarche devenue lieu. Présent historique. L'intention première de cette recherche est de cerner des conceptions particulières de l'espace telles qu'elles se manifestent à travers un discours sur l'espace en des contextes et situations particuliers. Plus spécifiquement, nous cherchons à saisir, à travers l'analyse de textes urbanistiques et d'entretiens semi-directifs, les représentations particulières du quartier de la Petite-Bourgogne (Montréal, Québec), la manière dont des acteurs sociaux conçoivent, rendent signifiant cet espace, le construisent comme objet de leurs discours. De même, à saisir le rôle de ces représentations dans la transformation et les pratiques de cet espace comme celui des formes spatiales sur les représentations et les pratiques sociales. Espace conçu, espace dit, espace investi. Présent dé-composé. Au fil de la lecture, le quartier en question semble s'effacer, quitter le névralgique pour rejoindre le secondaire. En réalité, derrière son attente est mise en jeu la démarche (l'activité) du chercheur, ses ressources et procédures. Autrement dit, la question du cadre des cadres qui mérite, selon nous, d'être (aussi) un thème d'investigation - ce quand bien même on prétendra in fine \"raconter une histoire\", tisser une mise en intrigue, prendre la scène sans coulisses. Certes, et non sans raison, le raisonnement pourrait paraître infini. Sans doute. Aussi sans certitude d'être une fin en soi. Pour ne pas conclure. Les (blancs) lignes de cette recherche voudraient également soulever la question de l'écriture, de son rôle dans la production du savoir géographique. L'intention n'est pas ici de proposer une réflexion générale ni personnelle sur cette question, mais d'évoquer pour ne pas heurter, de déplacer pour tenter de cerner ce qui peut l'être. Ne serait-ce que le temps d'un instant. Et effacer / Sans jamais oublier / Et croire / Et recommencer