| Résumé: |
L'Afrique sahélienne de cette fin de XXe siècle est marquée par l'augmentation très rapide de la population et par l'irrégularité et la faiblesse particulière des précipitations. Dans ces régions où l'immense majorité des habitants tirent leurs maigres ressources des activités agricoles, cette pression accrue sur le milieu ne va pas sans poser de problèmes.
Les modifications les plus spectaculaires sont l'éclaircissement généralisé du couvert végétal, la dégradation des sols, l'accélération de l'érosion, la réduction de la diversité et de la productivités des ressources végétales, la paupérisation et la fragilisation des communautés humaines dépendantes de ces écosystèmes.
Le présent mémoire s'inscrit dans le cadre d'un travail de recherche mené dans un bureau sénégalais. Il s'agit de comprendre l'évolution des réserves de carbone organique depuis les années 60 dans une région du centre du Sénégal au moyen d'une analyse diachronique. Dans cette optique, ce mémoire participe à l'étude de l'état actuel de l'occupation des sols dans le département de Kaffrine, en zone soudano-sahélienne.
A l'échelle du département, une carte de l'occupation des sols a été établie au moyen de l'imagerie satellitaire. Cette carte permet de connaître les surfaces utilisées par l'agricultures et les différents types de végétation naturelle. Au niveau des 21 communautés rurales qui le composent, c'est une analyse socio-économique qui tente de structurer l'espace en ensembles homogènes. Finalement des interviews ont été menées auprès des paysans dans plusieurs villages pour connaître les pratiques qui sous-tendent l'occupation des sols.
Ce travail montre que les pressions naturelles et surtout démographiques sont fortes dans cette région. De nombreuses essences végétales sont en forte régression, voire totalement disparues. L'exode rural est bien connu, les équipements sont faibles, l'eau et les soins difficilement accessibles. La population rencontre beaucoup de difficultés dans son quotidien et peine à gérer le long terme. Si la situation est actuellement loin d'être tragique, les risques de dégradation rapide ne doivent pas être sous-estimés. |