Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 520
Auteur: MICHELET Jacques
Année: Octobre 2000
Titre: Tourisme et gestion de la ressource «paysage»: l'exemple de la commune de Nendaz
Sous la direction de: Prof. Emmanuel Reynard
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 184
Complément: 8 annexes, 34 photos, 35 figures,1 carte hors-texte
Mots-clés: Géographie humaine / Géographie économique / Tourisme / Agriculture / Paysage / Patrimoine / Environnement / Social / Economique / Législation / Développement Durable / Nendaz / Valais / Suisse
Résumé: Les zones de montagne de par le monde connaissent toujours un certain retard dans leur développement par rapport aux espaces moins accidentés qui les entourent. Elles possèdent, en contre partie, une richesse paysagère et biologique importante ainsi qu'une qualité de vie qui ont disparu depuis longtemps dans les zones plus développées. Ces richesses sont justement à la base de la demande touristique. La demande touristique, composée de flux de personnes, de capitaux et de besoins, induit l'offre et, par là, une certaine croissance économique vitale pour la zone périphérique concernée. Cependant, les effets de cette croissance économique peuvent, lorsqu'elle est mal gérée, altérer les richesses naturelles et culturelles mentionnées ci-dessus. Ces effets apparaissent plus particulièrement lors du développement de systèmes touristiques privilégiant le quantitatif au qualitatif. Cette stratégie semble grouper les effets positifs sur le court terme (vente de terrains, construction des infrastructures), tandis que sur le long terme les effets négatifs (urbanisation de la montagne, abandon des cultures) semblent prendre le dessus. Ces effets pervers entraînent une banalisation et une paupérisation du paysage, surtout ressenties dans les Alpes lors de la saison estivale où la neige ne peut plus cacher les traces du développement et que les stations sont aux trois-quarts vides. La baisse de valeur paysagère amène à une dévalorisation de l'offre touristique qui se traduit par une diminution de la demande, privant ainsi la zone concernée de précieux capitaux et hypothéquant d'autant sa marge de manoeuvre pour son développement futur. Situation encore plus dommageable du fait que le tourisme demeure à l'heure actuelle la meilleure solution au maintien des régions de montagne en tant qu'espace vital et économique. Face à cette tendance de l'évolution de certaines de nos régions de montagne nous opposons les objectifs du projet MAB (Man and the Biosphere) de l'UNESCO pour les régions de montagnes : * \"assurer à long terme la sauvegarde de nos régions de montagne en tant qu'espace vital, économique, récréatif et naturel KRIPPENDORF J. A partir de ce constat et de ces objectifs nous élaborerons une base de réflexion pour notre modèle de développement du tourisme qui, dans nos stations de la deuxième génération vouées au ski, doit glisser d'une optique quantitative vers une vision qualitative et intégrée afin de solutionner les défis à venir. Partant d'une vision sectorielle telle que comprise depuis une quarantaine d'années, nous essayerons d'aborder une gestion intégrée du \"système-paysage\" au travers de ses différents acteurs et des lois qui la régissent, vision largement acceptée depuis le sommet de la Terre à Rio en 1992. Mais cette étude ne pourrait certainement pas atteindre pleinement son but si elle demeurait au niveau théorique et ne mesurait pas certaines de ses hypothèses à un espace, des acteurs et une économie réels et localisés. C'est dans ce but que nous nous pencherons, en deuxième partie, sur le cas de la commune de Nendaz, en Valais, qui a connu un gigantesque développement touristique depuis les années soixante, tout en conservant une agriculture de montagne relativement forte.