| Résumé: |
Au cours des trente dernières années, la sensibilisation du public et des responsables politiques vaudois devant la dégradation des eaux a provoqué la mise en place d'une politique d'assainissement ambitieuse, destinée à restaurer l'intégrité du milieu aquatique. Ainsi, la pollution des eaux a diminué dans les 15 dernières années, grâce au nombre croissant des stations d'épuration qui traitent aujourd'hui l'eau usée de 96 % de la population vaudoise et, de même, grâce à une meilleure politique fédérale de la protection des eaux traduit par la LEaux (loi pour la protection des eaux) en vigueur depuis 1991.
Pourtant, l'emprise humaine sur le sous-sol ne cesse pas pour autant. Les pollutions d'origine diffuses sont mal maîtrisées jusqu'à nos jours. Tant que les immissions de nutritifs et de pesticides ne se limitent pas à un niveau faible, les phénomènes d'eutrophisation et les impacts sur la faune de nos rivières persistent.
Or, parmi les agents de pollution diffuse, c'est l'agriculture qui prend une place prépondérante, par le rejet de quantités parfois trop élevées d'engrais et de produits phytosanitaires. Ainsi, notre objectif principal portait sur le rapport entre les types d'agriculture pratiqués dans un certain bassin versant et la pollution de la rivière correspondante. Ou plus précisément: Quel type d'agriculture pratiqué dans le bassin versant d'une rivière contribue-t-il le plus fortement à la pollution de celle-ci ?
Cinq rivières ont été examinées: l'Aubonne, la Venoge, le Talent, la Mentue et la Grande Eau, ce qui correspond à la diversité géographique du canton. Grâce au données sur la qualité biologique des cours d'eau vaudois (indice RIVAUD) et à celles de l'OFEFP sur l'occupation du sol (surface des types de cultures, par commune), il a été possible de donner des indications sur l'emplacement approximatif d'un agent de pollution et sur les types de cultures à grand potentiel de pollution.
Nos analyses ont révélé des zones de problèmes en ce qui concerne la qualité des rivières concernées. Les cultures qui sont souvent présentes dans ces zones sont susceptibles de contribuer plus que d'autres à la pollution des rivières. Il était difficile d'estimer l'impact précis de chaque type de culture sur les cours d'eau, par faute d'indications sur la localisation des surfaces agricoles au sein de la commune. Pourtant, nous estimons que les cultures en maïs pour le grain, des vignes et des cultures fruitières intensives contribuent le plus fortement à la pollution du milieu aquatique au niveau vaudois. |