Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 531
Auteur: DE CARMINE Cécile
Auteur: DISERENS Chantal
Année: Juillet 2001
Titre: La ville et la fête: Lausanne peut-elle trouver une unité à travers la fête?
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 202
Complément:
Remarques: En double exemplaire -> TIGL 532
Mots-clés: Géographie humaine / Géographie sociale / Géographie postmoderne / Géographie urbaine / Géographie des représentations / Globalisation / Métropole / Ville / Urbanité / Unité / Fête / Imaginaire collectif / Identité / Espace public / Centre / Centralité / Lausanne (ville) / Vaud / Suisse
Résumé: Aucun espace n'est à priori attribué à la fête, qui, dans son acception générale fait la plupart du temps référence à un moment de convivialité, contrepoint d'une vie quotidienne fonctionnelle. Pourtant cette convivialité est à la base du rassemblement des hommes en communautés, au même titre que l'organisation économique. Dès lors, notre problématique dépasse la fête comme simple divertissement pour lui attribuer un rôle unificateur générateur d'urbanité. En ce sens, nous nous attachons à la fête gratuite, ayant lieu ponctuellement dans un espace ouvert central tel la rue et les places, par conséquent à la fête publique. Ainsi la fête devient consubstantielle à la ville et de nombreux enjeux lui sont intimement liés à l'échelle non seulement urbaine et métropolitaine, mais aussi mondiale. A travers une démarche et un référentiel théorique, la fête entre dans une problématique socio-géographique de l'espace public urbain. La ville de Lausanne, qui depuis trois décennies connaît un renouveau festif, nous a servi de cas d'étude. Depuis la réintroduction municipale en 1968 de fêtes collectives dans son coeur historique, Lausanne s'est peu à peu détachée de son image de ville morte pour arriver aujourd'hui à un foisonnement d'animations. Parmi ces dernières, certaines contribuent en effet au sentiment d'unité urbaine et gardent ainsi le sens premier de la fête qui existait déjà chez les hommes préhistoriques. L'évolution des fêtes lausannoises n'est pas un phénomène unique, mais s'inscrit dans un contexte urbain occidental. Nous sommes parties du principe que la fête répondait à un besoin des hommes de se réunir pour un moment extraordinaire d'effervescence collective. Nous avons donc cherché à découvrir si cette émotion communautaire pouvait favoriser l'émergence d'un sentiment d'unité urbaine et métropolitaine, à un moment où nos villes souffrent de ségrégation spatiale et sociale. Pour ce faire, nous nous sommes appuyées sur un référentiel conceptuel nous permettant d'élaborer une modélisation du processus d'identification communautaire, nécessaire aux sentiments d'appartenance et d'unité urbaines. Cette identification communautaire repose sur une appropriation physique et psychologique d'un espace public polarisateur, le centre et sur sa représentation à posteriori dans l'imaginaire collectif. Concrètement, nous avons étudié cinq fêtes lausannoises en analysant à travers leur historique et des entretiens avec leurs organisateurs actuels l'évolution de leurs motivations et de leurs conséquences spatiales et sociales. Puis nous avons rencontré deux cents usagers de Lausanne ainsi que des représentants de la Municipalité et de l'Office du Tourisme pour déterminer l'impact de ces fêtes sur la ville et sa représentation. Cette analyse nous a permis de mettre en évidence l'importance du social dans la ville, dont le bien-être passe par celui de chacun de ses membres. Bien-être qui repose entre autres sur une identification qui aujourd'hui encore nécessite la définition d'un centre comme point de repère.