Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 562
Auteur: BRUGNANO Sara
Auteur: MARICELLI Anna
Année: Juillet 2002
Titre: L'impact de l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement: Le cas de Tongom (Zarmaganda-Niger)
Sous la direction de: Prof. Jörg Winistörfer
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 155
Complément: 6 figures, 10 tableaux, 38 photos
Mots-clés: Géographie humaine / Géographie physique / Terroir / Milieu rural / Exploitation des ressources naturelles / Activités économiques / Foncier / Code rural / Environ-nement / Dégradation / Développement durable / Aides extérieures / Sahel / Tongom / Zarmaganda / Niger / Afrique
Résumé: Tongom est un village qui se trouve dans le Zarmaganda, région la plus pauvre du Niger, et qui a les caractéristiques suivantes : * Les conditions naturelles et physiques dans lesquelles se situe le terroir ne sont pas faciles. En effet, la nappe phréatique est très profonde, il n'y a pas de mares permanentes exploitables. Le réseau hydrographique n'est pas bien articulé et il disparaît pendant la saison sèche. La pluviométrie est très faible et mal repartie (350mm /an, qui équivaut à la limite Nord des cultures sous pluies). Quant au réseau routier, il demeure inefficace. Il n'y a pas beaucoup de bas-fonds. En général, les sols sont sableux, ferrugineux et pauvres en matière organique et la végétation n'est pas luxuriante. * La population du terroir est essentiellement agraire, pluriethnique (avec une dominance des Zarma-mawri) et principalement musulmane. Cette société fonctionne selon le système traditionnel villageois, soumis aux décisions et aux lois du gouvernement. * Le terroir est régi par une dynamique économique orientée vers l'autoconsommation dont l'objectif premier reste la survie et qui conditionne n'importe quelle attitude des villageois. La principale activité économique est l'agriculture, suivie de l'élevage. Les conditions climatiques défavorable de ces dernières années, l'accès difficile à l'eau et la surexploitation des terres, due à l'intensification de l'agriculture et du pâturage, ont cependant amené le terroir a un déficit alimentaire chronique. Ce dernier pousse les habitants à chercher des activités et des pratiques alternatives à l'agriculture et à l'élevage comme la vente de fourrage ou de bois et l'exode, afin d'avoir une source de revenus monétaire pour combler le manque céréalier et satisfaire ses besoins. Les ressources naturelles sont exploitées, en principe, selon les règles du système foncier traditionnel et les lois du Code Rural, mais surtout par la nécessité de survie et par les nouvelles habitudes d'une monétarisation de l'économie introduite par la modernisation et par les exodants. C'est ainsi que les villageois exercent une très forte pression sur l'environnement en le transformant. En effet, nous avons vu qu' une fragilisation du milieu est en cours, car les sols se dégradent de plus en plus et certaines espèces végétales disparaissent en aggravant les effets de l'érosion éolienne et hydrique. Afin d'avoir un approche globale, nous avons pris en compte le point de vue des villageois au sujet de l'environnement. Leur attitude fataliste et laxiste, ne leur permet ni de percevoir toutes les causes du processus de dégradation, ni d' améliorer la situation environnementale actuelle, même s'ils se rendent compte qu'il y a une baisse de la productivité des terres. La population paysanne cohabite avec le risque, ce qui lui a permis de développer un mode de vie centré sur le présent avec des priorités différentes des nôtres, d'avoir une capacité d'adaptation très grande aux contraintes et d'avoir une endurance à la souffrance très forte. Conséquence de telles contraintes naturelles et économiques, la situation actuelle de Tongom est celle d'un village assisté, qui survit grâce à l'apport financier des exodants, aux aides alimentaires du projet SPP et à l'appui de l'Etat. Mais cette situation est temporaire et pas appropriée, car elle crée la dépendance des villageois vis-à-vis de l'extérieur et elle ne leur permet pas de trouver une solution souhaitable et durable d'autosécurisation alimentaire.