| Résumé: |
Le paysage de la Suisse est marqué par la présence de nombreux lacs. Depuis toujours, l'Homme a cherché à s'établir sur leurs rives, celles-ci générant diverses ressources exploitables en tant que source d'espace ou de matière. Peu à peu, il a ainsi modifié les conditions de l'écosystème riverain lacustre.
Depuis près de 13'000 ans, c'est-à-dire depuis leur colonisation par l'Homme, les rives du lac de Bienne ont été soumises à des pressions et des dégâts grandissants : exploitation de diverses ressources, pêche, agriculture, habitations, et plus récemment, aménagements touristiques et de loisirs. Au cours des 150 dernières années, des installations industrielles, des routes, des voies de chemin de fer, le boum de la construction dans et autour des villes, ainsi que les Corrections des Eaux du Jura ont considérablement modifié le paysage et le milieu naturel. On observe ainsi diverses perturbations, fortement corrélées aux activités humaines, du milieu riverain et de l'écosystème lacustre: raréfaction des secteurs de rives naturelles (non aménagées), régression de la végétation riveraine (remplacée par des surfaces d'utilité privée ou publique), recul des roselières lacustres (engendrant souvent leur mise sous protection et la construction d'ouvrages de protection) et érosion des rives naturelles.
Par ailleurs, l'installation de l'Homme sur les rives du lac a également fait apparaître des conflits pour leur aménagement. Différents groupes d'acteurs se disputent l'utilisation de cet espace, générant ainsi des conflits d'intérêts : parmi ceux-ci, citons notamment l'opposition entre le domaine public et l'usage privé, entre le naturel et le bâti, ainsi qu'entre la mise sous réserve et le développement des activités de loisirs. La rareté de l'espace riverain et la proximité dans laquelle ils doivent cohabiter engendrent donc divers conflits entre ces usages. Ceux-ci doivent être réglés cas par cas, souvent dans de longues procédures, et le compromis demeure fréquemment l'unique solution.
Le lac de Bienne subit ainsi une réelle emprise de l'Homme sur ses rives. Il est évident que les modifications anthropiques ont bouleversé les conditions initiales et déploient leurs effets sur le long terme. De toute manière, le développement de la société moderne oblige l'Homme à faire cohabiter les nouvelles pratiques, les différents besoins avec les exigences environnementales.
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