Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 588
Auteur: VILLARD Blanche
Année: Juillet 2003
Titre: Développement touristique et durabilité dans deux régions de trekking au Népal: Un essai de récit géographique
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 93
Complément: 14 annexes, 1 CD
Mots-clés: Tourisme de trekking / Développement régional / Durabilité / Développment durable / Représentations de la montagne / Projets de conservation / Etude comparative / Récit géographique / Annapurna / Kanchenjunga / Himalaya / Népal / Inde / Asie Centrale
Résumé: La conquête touristique de la montagne himalayenne est caractérisée par le trekking, une activité qui permet le déplacement à son propre rythme vers des sites éloignés de l'agitation urbaine et jugés reposants et authentiques. Le Népal n'a ouvert ses frontières au tourisme qu'au milieu du 20e siècle en accueillant avant tout des touristes des pays industrialisés, qui s'aventurent dans les espaces montagnards du Népal afin de se rapprocher des sommets les plus hauts du monde. Un imaginaire se crée de la montagne himalayenne, pure et sauvage, extrême et proche de l'originel, et enfante des représentations de l'expérience de la nature et de la montagne. Le voyage à ces endroits lointains séduit et attire de plus en plus de personnes. L'Etat népalais a rigoureusement contrôlé cette arrivée touristique en la concentrant sur trois régions devenues populaires : l'Everest, le Langtang et l'Annapurna. Cette dernière a subi les conséquences de cette « invasion touristique » rapide et un projet de protection de la région de trekking a été élaboré. Le projet nommé ACAP (Annapurna Conservation Area Project) est considéré comme étant révolutionnaire dans sa manière de progresser, mais témoigne de beaucoup de succès. D'autres régions de trekking ont été ouvertes au fur et à mesure que la demande touristique se prononçait. Jusqu'à aujourd'hui, elles ne connaissent pas la même intensité de l'activité touristique. En même temps, la conscience des impacts possibles du trekking sur un territoire en montagne s'accentue dans le pays et un grand nombre d'aires sous protection a été créé. Ainsi le KCA, l'aire de conservation de la région du Kanchenjunga. Cette région de trekking à l'extrême Est du pays est également dotée de maintes attractivités pour le touriste (elle dispose par exemple du troisième sommet du monde). En revanche, elle est difficilement accessible. Il est par conséquent plus compliqué de mettre en place une infrastructure touristique adaptée. L'activité du trekking engendre donc au Népal un développement touristique à l'échelle régionale, mais celui-ci ne se manifeste pas de la même manière dans chacune de ces régions. La présente étude compare l'activité touristique et ses impacts sur les environnements naturel, social, économique et culturel en essayant de saisir les capacités de charge dans ces domaines et les possibilités et limites de développement pour les deux régions de l'Annapurna et du Kanchenjunga. L'une comme l'autre a adopté le même type de projet de conservation, catégorie de protection environnementale définie au niveau international. Le projet de l'Annapurna a pour but de transformer le tourisme, les pratiques et la conscience de la nécessité de conservation en réaction aux débuts touristiques incontrôlés, tandis que celui du Kanchenjunga met l'accent sur une intervention préventive qui pose les axes directeurs d'un écotourisme. Ces projets combinent la lutte contre la pauvreté avec le développement touristique tout en protégeant le cadre physique et humain. Il s'agit d'un développement intégré qui tient compte d'une vaste gamme d'aspects et d'interdépendances. Le souci de rendre la région durable, c'est-à-dire vivable et exploitable également pour les générations futures, prédomine et l'idée de pratiquer le trekking sous forme d'écotourisme se manifeste. Le développement touristique doit être respectueux des environnements naturel et culturel et maintenir la balance avec le développement local. Pour que ce genre de projet soit réalisable et efficace, il importe de souligner la participation des habitants locaux et la collaboration entre les différents acteurs. Surtout les organisations non-gouvernementales occupent une place primordiale au Népal. Les projets envisagent l'instruction et la qualification aux niveaux local et régional en ce qui concerne l'activité touristique, ses impacts et la protection de la nature, et ils abordent la décentralisation des pouvoirs de décisions et de réalisation des mesures proposées.