Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 591
Auteur: FELLI Romain
Année: Octobre 2003
Titre: La Chine urbaine en transition: le cas des politiques du patrimoine à Pékin
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 85
Complément: 42 illustrations
Mots-clés: Géographie urbaine / Patrimoine / Transition économique / Mutations sociales / Post-modernisme / Marchandisation du territoire / Pékin / Chine / Asie
Résumé: A la suite des réformes économiques entamées par Deng Xiaoping dès 1978, la Chine connaît un changement de son mode de production. Les villes sont les premiers réceptacles de cette transition d'une économie planifiée à un système capitaliste. Les centres anciens, en particulier celui de Pékin, sont soumis à d'intenses pressions et largement détruits. Néanmoins, certaines zones de « protection du patrimoine » ont été instituées. Se basant sur un fondement théorique critique, largement dû à David Harvey, ce travail interroge les modalités de protection du patrimoine dans un contexte de mutation économique. Après avoir exposé l'évolution historique de la ville et les changements structurels (économiques, sociaux, morphologiques, politiques et idéologiques)prenant actuellement place à Pékin, nous avons mené une recherche empirique sur quatre de ces zones de « protection du patrimoine ». A Pékin, le patrimoine banal est composé de quartiers de hutongs (ruelles). Ces quartiers ont connu de fortes mutations morphologiques ces 30 dernières années afin de répondre à l'urbanisation croissante et la densification des centres en découlant. Ils sont actuellement occupés par des populations pauvres. Nous avons identifié une gestion « post-moderne » de ce patrimoine urbain. Elle se caractérise par une marchandisation des territoires, dans un contexte de compétition inter-villes accru. La priorité est donnée aux aspects esthétiques plutôt que sociaux de la protection du patrimoine. Ses modalités sont une valorisation marchande, une touristification et une muséification de ces espaces. Les pratiques et les besoins de la population en place semblent ne pas avoir été le souci majeur des politiques du patrimoine mises en oeuvre. En particulier, il est prévu d'expulser d'un à deux tiers de ces populations afin de procéder à une « protection » correcte de ces espaces.