Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 595
Auteur: MORGANTINI Sara
Auteur: THARIN Noémie
Année: Octobre 2003
Titre: La gestion des ressources naturelles par les pasteurs peuls en périphérie du Parc du W du Niger: Le cas des campements peuls de Lubadjé et Diamongou Wuro Fulbe et du village mère de Bolé Wuro Sidikou (Réserve Totale de Faune de Tamou, Sud Niger)
Sous la direction de: Prof. Jörg Winistörfer
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 125
Complément: 50 photos, 27 figures, 8 tableaux; 5 annexes hors-texte
Mots-clés: Peuls / Agropastoralisme / Elevage / Transhumance / Gestion des ressources naturelles / Environnement / Dégradation / Développement durable / Aires protégées / Parc du «W» / Réserve Totale de Faune de Tamou / Sahel / Niger / Afrique
Résumé: Les populations vivant en périphérie du Parc du W du Niger sont sous pression car leurs activités sont fortement réglementées. Elles sont autorisées sur un territoire délimité qu'il n'est pas possible d'élargir. Cette réglementation implique des pratiques sédentaires intensives, ce qui est contraire au mode de vie peul. Nous nous sommes penchées sur le cas de trois villages peuls, afin de déterminer comment leurs pratiques et leur gestion des ressources naturelles se sont adaptées à ce nouveau mode de vie. Nous avons choisi d'aborder en particulier le problème de la gestion des ressources naturelles, car à travers cette gestion c'est toute la relation entre l'homme et son milieu qui sera étudiée. Il nous semble intéressant de développer ce thème, et ce, particulièrement dans un espace ou l'environnement et la population sont sous pression. Au cours de notre étude, deux modes de gestion bien distincts ont pu être mis en évidence. Dans le premier cas la gestion est héritée de leur origine nomade, et ce sont les déplacements qui permettent de gérer la ressource, alors que le deuxième mode de gestion est venu se greffer au premier lors de la sédentarisation. Pour le mode de vie nomade, c'est la présence d'eau et d'herbe, soit leur disponibilité, qui rythme les déplacements. Ils épuisent progressivement les ressources d'un lieu donné, pour ensuite se déplacer pour retrouver une nouvelle situation d'abondance dans un autre lieu. La situation est différente lorsque les éleveurs sont sédentaires, car ils habitent un même lieu durant toute l'année et s'y trouvent donc aussi bien durant les périodes d'abondance que de pénuries. Ils ne peuvent plus se permettre d'épuiser toutes les ressources de cet endroit, car ensuite ils ne seront pas en mesure de garantir leur subsistance. La gestion devient alors plus délicate, surtout durant les périodes critiques de faible disponibilité. Ces situations deviennent de plus en plus fréquentes car la dégradation d'origine naturelle est accentuée par les pratiques sédentaires qui surexploitent le milieu et entraînent des dommages qui sont difficilement réversible. C'est un processus qui agit à long terme et son évolution est lente. Les éleveurs peuls doivent en prendre conscience et agir afin de préserver les ressources pour les générations futures. Pour résoudre ce problème il est important de sensibiliser les populations sur les impacts que peuvent avoir leurs pratiques sur le long terme et les responsabiliser face à la dégradation. Il faut les faire participer à la gestion de l'aire protégée.