| Résumé: |
Par le biais des plans directeurs cantonaux, les cantons sont tenus de mettre en place une stratégie de développement spatial. Depuis la prise en compte du concept de développement durable dans les politiques fédérales (Constitution fédérale de 1999, art.2 et 73 notamment), ils sont tenus d'intégrer la durabilité comme objectif de développement. Le canton de Fribourg possède deux plans directeurs : FR87 et FR02. Ce travail de mémoire consiste à confronter l'évolution des surfaces urbaines (mesurées en termes de surfaces d'habitat et d'infrastructure) avec les modifications opérées dans la deuxième version du plan, qui devrait normalement tenir compte des évolutions et intégrer de façon explicite le concept de développement durable.
En effet, le but de la planification directrice cantonale est de mettre au point des stratégies de développement, afin de gérer l'évolution de son territoire. Le plan directeur coordonne ainsi les activités à incidence spatiale à l'intérieur du canton (et même au-delà de ses frontières cantonales), et il doit rendre compatible et harmoniser les différentes exigences de fonctionnement et d'affectation qui pourraient être conflictuelles. Il veille ainsi à une continuité et à un développement entre passé, présent et futur (objectifs à long terme). Le plan directeur a donc un rôle d'«instrument stratégique» de conduite qui lui permet d'utiliser au mieux ses potentiels spatiaux.
Dans ce travail de mémoire de licence, nous avons choisi de traiter du développement de la structure urbaine du canton de Fribourg. Pour ceci, nous avons tout d'abord poseé le contexte de cette étude, en donnant une présentation des différentes phases d'urbanisation et en proposant une définition du concept de développement durable.
Ce concept est très actuel, c'est un sujet « à la mode », comme diraient certains. Cependant, depuis 1999, date de l'acceptation de la nouvelles Constitution fédérale, la durabilité n'est ainsi plus seulement un concept politique sans aucune obligation, c'est un devoir assigné par la loi au gouvernement et au parlement. La mise en pratique d'un tel concept nécessite la prise en compte des trois dimensions qui le définissent, à savoir la dimension économique, la dimension écologique et la dimension sociale.
Par une analyse du développement du réseau urbain au moyen des données d'utilisation du sol, nous avons tenté de relever si le développement qu'a connu le canton de Fribourg était maîtrisé et s'il possédait des villes durables. Nous avons tout d'abord élaboré une typologie des communes, avec cinq types : les centres (cantonal et régionaux), les communes limitrophes des centres, les communes situées à 5 km des centres, les communes situées à 10 km des centres et les autres communes (plus rurales). Puis nous avons mené une analyse statistique des données obtenues lors des deux recensements d'utilisation du sol (OFS, 1979/85 et 1992/97) afin de voir dans quelle mesure les communes s'étaient étalées. Pour ce faire, nous avons sélectionné une catégorie d'utilisation du sol, les surfaces d'habitat et d'infrastructure, car ce sont sur ces surfaces que se concentre l'essentiel des activités humaines (travail, habitat, loisirs, déplacements, etc). Cette catégorie se divise en plusieurs sous-catégories, pour lesquelles nous avons réalisé des cartes d'évolution : les aires de bâtiments, les aires industrielles, les surfaces d'infrastructure spéciale, les espaces verts et lieux de détente et les surfaces de transport.
La conclusion à laquelle nous sommes parvenus à la fin de ce travail, quant à savoir si le canton de Fribourg possède des villes durables, est très discutable. Du point de vue de l'analyse menée, nous pouvons conclure à une certaine durabilité (puisque le concept est explicitement intégré dans le plan directeur de deuxième génération). Mais nous n'avons analysé qu'une infime partie du concept de développement durable, l'utilisation mesurée du sol. Toutes les données économiques, sociales et d'autres données écologiques ne sont pas entrées en ligne de compte, ce qui ne nous permet pas, en l'état actuel, de conclure à une réelle durabilité des villes fribourgeoises. Peut-être le sont-elles, peut-être pas - une analyse plus approfondie prenant en compte d'autres paramètres permettrait de l'affirmer?
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