Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 657
Auteur: AFFOLTER Joséphine
Année: Octobre 2006
Titre: La nuit urbaine, espace de rêve
Sous la direction de: Prof. Jean-Bernard Racine
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 84
Complément:
Fichier PDF: PDF  Mémoire [1.2 Mo]
Mots-clés: Nuit urbaine / géographie littéraire / géographie de la nuit / identification de soi / liberté / emprisonnement\r\n/ espace vécu / fascination / Stefan Zweig\r\n
Résumé: La géographie s'intéresse aujourd'hui aux temporalités des villes, et la nuit urbaine, en tant qu'espace-temps, fait depuis peu partie de son champ d'étude. Tant d'aspects de cette dernière demeurent cependant dans l'ombre, et ce travail de mémoire tente d'apporter une pierre à cet édifice en explorant le monde urbain nocturne, à sa façon. Car si les considérations urbanistiques d'éclairage public, la question de la mobilité nocturne, ou encore les très médiatisées violences urbaines sont tant de domaines qui intéressent de près les géographes, il est une dimension de la nuit, celle du poète peut-être, celle qui fait que nous l'aimons, ou pas, qui se contente généralement de sa fonction d'enluminure, elle qui pourtant, mérite son lot d'attention. Et il semble que le récit romanesque soit en mesure d'ouvrir le débat géographique, et ce de façon essentielle. Car si ce dernier peut non seulement agir en source d'inspiration, il peut également, dans toute sa subversion, apporter de nouveaux questionnements d'intérêt géographique. C'est en effet une lecture de Stefan Zweig qui est à l'origine de ce travail, et les questions qu'elle suscite permettent d'affirmer définitivement que la nuit urbaine ne peut être considérée comme un espace-temps comme les autres. Entre transgression, liberté et insécurité, entre angoisse et plaisir, l'acteur de la nuit se définit et s'identifie de façon bien particulière, animé de sentiments paradoxaux, et souvent simultanés. Mais surtout, il semble que nous ayons accès, dans les textes romanesques, à ce que nous pouvons nous risquer à nommer « essence » de la nuit. Son attrait irrésistible quand bien même l'angoisse persiste, son pouvoir fascinant en somme? Il faut que la nuit, parce qu'elle cache plus que par ce qu'elle cache, demeure. Multiple et diverse, selon ses quartiers, selon ses temporalités, la ville permet à l'homme de s'identifier, face à elle et face à l'Autre, dans certains aspects de sa personnalité, cachés par le jour. Libératrice comme angoissante et dangereuse, paradoxale, « cachante », fascinante, la nécessaire nuit urbaine n'a pas fini de faire parler d'elle.