| Résumé: |
Au cours des deux dernières décennies, les actions humanitaires se sont complexifiées et ont dû prendre en compte de plus en plus de dimensions, telles que la sécurité, l’environnement, la logistique, la coordination ou l’épidémiologie. Pour agir efficacement dans un tel contexte, une connaissance du territoire est essentielle. Parallèlement à cela, depuis une quinzaine d’années, on assiste à une démocratisation de l’accès à l’information géographique. Afin de faire bénéficier les ONG humanitaires de cette évolution, l’Agence Spatiale Européenne (ESA), la société belge KeyObs et la section belge de Médecins Sans Frontières (MSF-B) ont collaboré pour mettre au point un service sur Internet permettant de répondre aux besoins d’informations géographiques des organisations. Le résultat de cette collaboration a été le lancement en 2004 du service de Webmapping HUMAN.
A travers l’étude de ce portail cartographique, ce travail s’intéressera aux besoins des organisations humanitaires et aux moyens utilisés pour produire l’information géographique qu’elles requièrent. Cela débouchera sur le constat que les organisations n’utilisent que très peu cette information pour effectuer des analyses, notamment à l’aide des systèmes d’information géographique (SIG). Dès lors, il s’agira de comprendre quelles sont les limites de cet outil dans le cadre des opérations d’aide d’urgence. L’hypothèse développée dans ce travail est que l’accès aux données géographiques n’est pas l’unique frein à l’emploi des SIG dans le cadre des actions humanitaires. Le management inter- et intra- des organisations de l’information géographique, le turn-over du personnel, le manque de connaissance sur le sujet et les contextes de crise sont aussi des obstacles à la capitalisation de l’information géographique dans les ONG d’urgence.
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