Résumé: |
Ce mémoire aborde la mobilité quotidienne sous l’angle d’une perspective de genre, à travers la question de la division sexuelle du travail. Le constat posé est que les rôles traditionnels de partage des tâches entre hommes et femmes, travail rémunéré valorisé d’une part et travail domestique non rémunéré et invisibilisé d’autre part, a structuré la conception de l’urbanisme en zones fonctionnelles et généré un type de mobilité distinct selon le genre. Les évolutions des rôles féminins aussi bien au sein de la famille que du travail sont montrés et suggèrent que malgré des changements majeurs, les femmes restent les personnes se chargeant majoritairement de la bonne marche du ménage.
A l’aide des données du microrecensement, l’auteure interroge l’impact des charges professionnelles et familiales sur la mobilité des hommes et des femmes de l’agglomération lausannoise. Elle se penche ensuite sur l’influence du type d’urbanisation sur les déplacements domestiques et la caractérisation des personnes qui les effectuent. Il est supposé qu’une urbanisation peu dense et centrée majoritairement sur l’habitat suscite un renforcement du modèle traditionnel de partage des tâches. Les catégories d’analyse du microrecensement transports sont discutées et des pistes pour intégrer des questions d’enquêtes permettant de mieux approcher les déplacements liés à la sphère privée sont proposées.
Dans une dernière partie, quelques politiques de transport et d’aménagement du territoire à plusieurs échelles sont interrogées en rapport avec les préoccupations du présent travail. Il en ressort que les objectifs de densification et de mixité propre aux conceptions urbanistiques actuelles pourraient aller de pair avec des objectifs égalitaristes mais que le sujet ne fait pas l’objet de discussions dans la sphère publique. Pour clore le travail, des exemples de politiques agissant dans cette direction sont donnés.
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